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Critique de Daredevil

par Le Doc le lun. 22 avril 2024 Staff

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Daredevil. Ce nom qu'il haïssait est devenu un emblème...

Au début des années 90, John Romita Jr contacte Frank Miller pour lui proposer de travailler ensemble, pourquoi pas sur un album de Wolverine. L'idée de retrouver le griffu des années après sa mini-série avec Chris Claremont n'intéressait pas vraiment Miller car Wolverine était déjà omniprésent dans les comics Marvel. À la place, le scénariste a sorti de ses tiroirs un traitement rejeté pour un possible film Daredevil. Compte tenu de son histoire avec le personnage, Romita Jr a sauté sur l'occasion et d'un graphic novel de 64 pages, le projet a évolué en mini-série car Frank Miller a ajouté en cours de développement plus de 80 pages à son récit initial. 

Daredevil : L'Homme sans Peur, c'est tout simplement un Daredevil Year One. Frank Miller a fait la synthèse des éléments du premier numéro de Daredevil par Stan Lee et Bill Everett et de tout ce qu'il ajouté pendant sa prestation historique sur le titre afin de livrer sa vision des origines du justicier aveugle (vision pas vraiment définitive car les débuts des héros sont souvent revisités mais une version marquante et brillamment racontée). Ce faisant, il a joué avec la continuité, certains passages marquants ne se déroulant pas au même moment que dans les vieilles histoires car Miller a tenu à ce que le costume de super-héros n'apparaisse qu'à la toute fin...

Et même si certains détails sont chamboulés, l'ensemble fonctionne toujours aussi bien. Il n'y a qu'une chose qui me gêne un peu, la réécriture de la jeune Elektra pas éloignée ici des futures femmes fatales de Sin City. Mais pour le reste, la lecture est prenante de bout en bout : l'apprentissage des pouvoirs avec le mentor Stick, le drame fondateur de la vie de Matt Murdock; les études mouvementées, la première virée sanglante dans les bas-fonds crapoteux d'une New York gangrenée par le crime contrôlé par le Caïd. Les premiers pas du futur DD coïncident avec la montée en puissance de Wilson Fisk et Miller illustre cela très efficacement sans faire se rencontrer les deux personnages (logique puisque c'est quelque chose qui arrivera bien plus tard). 

La partie graphique fait aussi partie des points forts de Daredevil : L'Homme Sans Peur. John Romita Jr est à son meilleur sur cette mini-série et l'associer à Al Williamson, l'encreur de son run sur la série régulière période Ann Nocenti, était une excellente initiative. La première page montrant le jeune Matt assis sur le balcon du modeste appartement de Hell's Kitchen établit le ton de ce qui va suivre. Le quartier fourmillant de vie est plus vrai que nature, les personnages sont expressifs, l'action est impeccablement chorégraphiée et l'atmosphère sombre du dernier acte (Matt est confronté à un trafic d'enfants) est étouffante. Bref, du JRJr inspiré et superbement épaulé par le vétéran Al Williamson et les couleurs de Christie Scheele.

Daredevil. Le costume est une bonne idée. Il l'a fait lui-même. Dieu seul sait de quoi il a l'air...

En bref

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