1966.
En 1966, Steve Ditko a claqué la porte de Marvel pour aller travailler chez Charlton Comics sur des personnages comme Captain Atom et Blue Beetle. Beaucoup de choses ont été dites et écrites sur la brouille entre le dessinateur et Stan Lee, cela a longuement été documenté depuis mais peut-être ne savons nous pas encore toute la vérité. En tout cas, il se dit que l'une des mésententes tournait autour de la véritable identité du Bouffon Vert, l'ennemi de Spider-Man. Ditko voulait que ce soit un parfait inconnu, Lee une personne proche du héros. Stan n'a pas attendu longtemps pour régler la question puisque les #39 et 40, premiers épisodes dessinés par John Romita Jr (pour un changement de style radical), ont réglé la question. La dramatique couverture de Amazing Spider-Man #39 le montre : Spidey a été démasqué par son vieil ennemi et l'excellent cliffhanger révéle qu'il s'agit de Norman Osborn, le père d'Harry. Deux chapitres importants de l'histoire de l'Araignée, qui savent entretenir une certaine tension entre les deux adversaires jusqu'à un final qui ajoute un retournement de situation supplémentaire.
Dans Fantastic Four #51 , le conflit qui anime la famille est avant tout intérieur. Après la méprise de la fin du chapitre précédent (l’attention qu’Alicia a porté au Silver Surfer), Ben est au plus bas. Il est alors abordé par un scientifique dont on ne saura jamais le nom. L’homme est jaloux de Mr Fantastic et de ses succès scientifiques et grâce une machine de son invention, il vole à la Chose ses pouvoirs et sa carapace de briques pour pouvoir approcher les F.F. et les détruire (à noter que la Torche n’est pas présent car il a repris ses études à la fin du #50 qui a marqué la première apparition d’un nouveau personnage, Wyatt Wingfoot). Mais ce dont il ne se doute pas, c’est que le comportement de Reed Richards (et pas que…peut-être a-t-il volé plus que l’apparence et la force de Ben) va lui donner une véritable leçon d’héroïsme (dans des passages superbement servis par les visuels hallucinants de Jack Kirby). Reed a énormément de défauts…il le démontre encore dans cette aventure, notamment dans sa façon de traiter Sue, mais son comportement est contrebalancé par les meilleurs aspects de sa personnalité. Quant à Ben, le drame des premières pages est poignant et mène à une scène d’une ironie cruelle. Mais même si c’est difficile, le héros se précipite vers sa famille au moment le plus important, les désaccords oubliés pendant un temps. Un très bel épisode, l’un des meilleurs du run de Stan Lee & Jack Kirby, parfaite combinaison des excellents dialogues du premier et des planches puissantes du second.
Dans les années 60, plusieurs héros devaient encore se partager le sommaire de différentes revues, ce qui explique pourquoi certains épisodes n'ont que 10 pages. Mais Stan et ses acolytes savaient tirer parti de ce format cours pour imprimer du rythme aux aventures. Dans Tales of Suspense #79 à 81, Captain America est confronté à la double menace du retour de Crane Rouge et de la création du Cube Cosmique par l'A.I.M. Organisation également présente dans le segment Nick Fury de Strange Tales #146. Pour la partie Doctor Strange de ce titre, c'est le dernier épisode de la série entièrement dessiné par Steve Ditko qui orchestre le combat final du bon Docteur contre Dormammu, affrontement interrompu par Eternité pour une fin de round spectaculaire, l'occasion de ces visuels délirants dont le dessinateur avait le secret. De l'action, des rebondissements, des interactions savoureuses (surtout entre Fury et ses hommes)...ça bouge, c'est rapide, c'est efficace...
Avengers #25 est pour moi l'épisode le plus faible de cette sélection. Même deux ans après sa création, la série avait encore du mal à trouver sa vitesse de croisière...la période dessinée par Don Heck a peu d'épisodes marquants et cette rencontre avec Fatalis, qui sert juste de test au souverain latvérien pour prouver sa puissance, n'en fait pas partie. Ce troisième Légendes Marvel se referme sur un chouette inédit, le #27 de Sgt Fury & His Howling Commandos, bonne série guerrière dont une vingtaine d'épisodes furent traduits dans les années 70 dans des pockets Arédit comme Choc et Wham !. Je n'ai jamais été un grand fan de Dick Ayers sur les séries de super-héros mais il a livré une prestation solide sur les exploits de Fury et de ses Hurleurs pendant la Seconde Guerre Mondiale. L'histoire choisie ici révèle les circonstances de la blessure qui a touché l'oeil de Nick Fury, l'obligeant à porter un bandeau des années après la fin du conflit. Dans Cavalier Seul, le sergent est donc éloigné de son unité, obligé de se débrouiller seul derrière les lignes ennemies...pas le genre de chose qui fait paniquer notre dur-à-cuire ! L'action est soutenue et les amusants dialogues imagés de Stan The Man sont assez croustillants dans leur genre.
En bref
Next : 1979.
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