Le squelette qui adorait enfiler des chaussettes

Dans ce second tome, Toka, le fermier obsédé par les cuisses dodues et les chaussettes, qui a pris malgré lui le corps du héros légendaire Sion, se retrouve rattrapé par l'état de décomposition de ce dernier. Devenu un squelette et avec peu de mana pour pouvoir se régénérer rapidement, Toka, la belle Yuna et la nécromancienne Anri font route vers la capitale Lumen en quête d'un moyen pour redonner à notre pervers devenu héros une apparence humaine. Là- bas, ils feront une nouvelle rencontre décisive..

La série de fantasy continue d'égratigner la figure du héros légendaire avec un sens de l'humour bien pimenté (et un peu lourdingue). Toka fera la rencontre d'un nouveau personnage, à savoir la fille du roi, une princesse qui en pince pour le héros légendaire et qui souffre accessoirement d'une carence en mana ce qui la force à avoir des crises de boulimie sévère… Comme à son habitude, Toka est prêt à tout pour parvenir à ses fins, y compris séduire la princesse en utilisant son masque de héros légendaire. Entre deux temps de manipulations, nos héros vont aussi se confronter à une menace autre que celle des démons à travers le mystérieux et redoutable Maître des crânes, un idéaliste qui rêve de voir l'humanité dans son plus simple appareil.

Ce tome continue de nous offrir un plaisant moment de lecture avec panache et méchanceté, toujours sous l'égide du faux-héros qui va  jusqu'à manipuler une douce princesse pour tenter de soutirer de l'argent à son père. Comme toujours, Toka nous régale avec son caractère dénué de scrupules, un caractère qui semble littéralement lui coller à la peau dans ce second tome puisqu'il se retrouve dans un état de décomposition avancé, affichant une apparence squelettique approprié. L'humour se ressent aussi bien  au niveau du chara-design qu'au niveau d'une intrigue pleine de folie qui accumule humour, combat et jeux de dupes.

Ainsi, nous avons droit à un festival de masque (leitmotiv récurrent de ce volume),  des jeux de manipulations tordants et à quelques combats face à des squelettes, démons et un bad guy plutôt intéressant qui puise son inspiration dans l'admiration du héros légendaire. Même si il est mort, l'aura de Sion le héros légendaire est toujours présente dans l'intrigue et cela se ressent dans la construction des personnages et leur rapport avec Toka qui continue d'en user à mauvais escient. Mais comme d'habitude, ce dernier n'est pas non plus un mauvais bougre comme le prouve les derniers chapitres axés sur le combat face au Maitre des Crânes qui témoignent aussi de sa bravoure et surtout de ses qualités stratégiques.

Ainsi, notre antihéros révèle aussi son potentiel de héros, non pas grâce à ses capacités au combat comme le regretté Sion mais à travers des qualités bien précises que sont sa ruse et sons sens de la stratégie. Cela donne des confrontations intéressantes et parfois désopilantes.

A ses côtés, quelques personnages prennent de l'étoffe comme Yuna qui demeure cloitrée dans du pur fan service mais qui distribue aussi quelques bons coups de tatane tandis que la princesse s'avère être un personnage plutôt réussi qui vient nous surprendre avec son sacré appétit.

Malgré tout, la série de Subaruichi est loin d'être parfaite. En effet, elle continue de multiplier à la limite de la lourdeur les gags bas-de-ceinture. Si on s'amusera du gimmick récurrent autour des chaussettes , force est de reconnaitre que nous tombons souvent dans un humour un peu gras comme en témoigne la dernière case de ce tome juste ridicule qui nous entraine vers un petit pic de débilité sans compter le chara-design de Yuna et de sa tenue fine qui font surtout de ce personnage un pauvre concentré de fan service.

The legendary hero is dead confirme son statut de série de fantasy décomplexée, un peu méchante , un peu grave, un peu désopilante qui accumule de bons rebondissements dans un rythme effréné.  Dommage que le mangaka cède un peu trop le pas à un humour gras et vicieux.