... probablement bientôt "just divorced" vu comment c'est parti

Avec sa couverture attirante et le post Twitter de l'éditeur qui donnait bien envie, je m'attendais à une comédie un peu barrée... Les notes très basses sur Goodreads et Babelio auraient dû me mettre la puce à l'oreille : le contenu n'a rien, mais alors rien de léger. Et le truc remporte haut la main la palme de ma lecture la plus toxique de l'année.

Que les choses soient claires, je ne suis pas radicalement opposé aux relations toxiques dans la fiction, à condition qu'elles tiennent la route. C'est pour ça que si l'on ne conseillera pas un « Mon ex est mon garde du corps » à tout le monde, ça passait parce que les protagonistes avaient clairement une histoire encore non résolue et des sentiments respectifs évidents.

Mais dans « Just married ! », on se demande VRAIMENT ce que les persos foutent ensemble. Eux aussi, d'ailleurs, puisque Takara le dit lui-même, il ne sait même pas pourquoi lui et Kyosuke se sont mariés ! Les deux se connaissent depuis l'enfance, mais tout ce qu'on voit de leur « relation », ce sont des engueulades, d'énormes problèmes de communication, du sexe-défouloir qui n'a rien d'un partage/échange/whatever. Et comme on a accès à leurs pensées, on sait que lorsque l'un dit à l'autre qu'il est un « connard chiant », il le pense réellement. Ah ça, la colère et l'agacement, on les ressent bien, mais l'attirance (sans même chercher de l'affection hein, on a compris qu'on ne la trouverait pas ici), ça n'est pas flagrant.

Maintenant, si je vous dis que cette « relation » bancale est plus équilibrée que celle TOTALEMENT FUCKED UP du second couple de l'histoire, à savoir le barman aperçu dans le premier tiers du livre et le fils de son idole, qui s'est littéralement servi de lui comme paillasson pendant des années ? Au moins, ces deux-là sont bien assortis, tellement obnubilés l'un par l'autre de la façon la plus malsaine possible que finir ensemble est probablement la meilleure chose qui puisse leur arriver. Mais bon. Leur kink mutuel d'humiliation et de chantage est limite ce qu'il y a de moins problématique, ce qui vous donne une idée.

A la rigueur, ces deux histoires entrecroisées auraient pu plaire à un lectorat vraiment porté sur les relations abusives, si la narration n'était pas en plus assez chaotique. Visuellement, les visages sont beaux et expressifs, mais le trait possède quelque chose de brut et brouillon qui rend parfois les cases assez peu lisibles.

Bref, il n'y a vraiment rien à sauver ou presque, même avec beaucoup, beaucoup d'indulgence.