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Critique de Stand by me, Kakuemon #2

par Tampopo24 le dim. 6 oct. 2024 Staff

Rédiger une critique
Coucher pour réussir

Malaise, voilà encore le sentiment qui prédomine en moi à la lecture de ce nouveau tome. Confusion aussi est son ami, tant parfois je cherche la limite entre la pensée et la critique de l’auteur. Mais remuée, assurément, je suis et pensive également.

Débutée comme une satire du milieu du manga, Stand by me Kakuemon poursuit sa route corrosive ici avec un focus sur la carrière montante de la jeune assistance x sex friend de l’auteur-héros, sorte de parallèle sordide à celle de celui-ci qui explose avec la sortie de sa série en film. Droiture vs Duplicité, voici la dynamique de ce tome.

J’ai été très mal à l’aise, pour ne pas dire plus, face à la trajectoire prise par Machiko dans ce tome. On nous présente une jeune femme ambitieuse, prête à tout pour réussir, notamment à coucher avec tous les pontes des éditions où elle souhaite être publiée, qui ressemblent plus à une mafia sous les traits de l’auteur. Lu au même moment où l’Affaire Pélicot explose en France, je suis très dérangée par le discours borderline presque fait pour pointer une femme comme consentante, alors qu’en fait se sont les hommes qui se servent d’elle et la violent… Je sens bien que l’auteur est dans un entre-deux, il a envie de dénoncer ces pratiques masculines inqualifiable et en même temps, il pointe quand même la responsabilité de la femme. Je suis très gênée…

En tout cas, je ne suis assurément pas insensible. Cette lecture, si elle repose en partie sur la vision de l’auteur de son propre milieu est corrosive. La question se pose juste de la frontière entre fiction (volontaire racoleuse ici) et réalité (certainement déjà sombre). La première partie où on le voit reprendre les rênes de son contrat d’édition et de son oeuvre me semblent le plus proche de ce qu’il aurait peut-être aimé vivre. Il y a d’ailleurs une belle envolée avec le succès populaire d’un coup de son oeuvre et tous les thèmes que cela va soulever, de sa famille qui d’un coup n’a plus honte de lui, jusqu’à ses assistants qui aimeraient eux aussi une part du pactole en étant mieux payés, jusqu’à ce fiscaliste qui lui explique comment échapper en partie à l’impôt, sans oublier les conséquences sur lui-même et l’addiction à l’alcool dans laquelle il sombre. J’aime assez cette mise en abyme sur la figure cassée de l’artiste que Shuho Sato propose. Il n’hésite pas à se salir au passage et on sent plein de vérités cachées derrière la fiction.

En bref

Critique fictionnelle du monde du manga peinte au vitriole, Stand by me, continue de me surprendre, parfois dans le bon sens, parfois en me prenant à rebrousse poil. Tout dans la suggestion, elle parvient quand même à passer des messages forts sur le rapport de l’artiste à son oeuvre, sa création, sa médiatisation. Elle me dérange plus quand elle vire sur les violences faites aux mangakas avec encore une figure de femme malmenée et borderline où la critique me semble plus floue et maladroite. Je reste cependant des plus curieuse quand à cette tombée de Charybde en Scylla du duo initial. A suivre assurément !

7
Positif

Une critique au vitriol du milieu du manga

Les parallèles des figures de réussite

Un drame humain addictif

Negatif

Une critique un peu trop dans la surenchère

Des propos à la moralité floue

Une posture de femme prête à tout pour réussir dérangeante

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