Tableau d'une relation toxique

Après des débuts difficiles, c’est avec des tomes comme ça que je suis vraiment contente d’avoir persévéré.

Quand on démarre avec une histoire qui semble à la fois classique et toxique, cela peut refroidir. Mais il faut faire confiance aux auteurs/autrices actuel(le)s qui savent désormais décortiquer cela pour ne pas seulement dresser un constat mais nous aider à comprendre et proposer à leurs héros de sortir de là. C’est exactement ce que ce tome fait avec brio.

J’ai beaucoup aimé que pour cela il nous permette d’aller dans la psyché d’Haruki, cette jeune musicienne manipulatrice qui semble se servir des sentiments du jeune Yusuke quand elle se sent seule. C’est bien sûr plus compliqué que cela et j’ai apprécié que l’autrice dresse le portrait de son mal être, un mal être qui repose sur son grand manque de confiance en elle qu’elle compense par les regards que les autres posent sur elle. Elle a sans cesse besoin de reconnaissance pour se sentir bien et l’autrice l’explique très bien. Alors non, je n’aime toujours pas ce personnage mais je la comprends mieux.

De la même façon que j’ai aimé, même si le revirement est un peu brutal, la façon dont Yusuke s’ouvre enfin à ses sentiments pour sa camarade Yukari qui, elle, le voit pour qui il est et ne cherche pas à l’utiliser. Certes Yukari est un peu trop la figure de la bonne copine, la bonne cruche, mais elle en est conscience, c’est juste son plaisir d’aider les autres, sa façon de s’intégrer. On aime ou pas mais elle l’a compris. Du coup, même si c’est cliché, ça m’a plu de voir Yusuke ouvrir les yeux sur sa gentillesse naturelle et surtout sur ce que ça lui fait à lui. Il a compris, sans forcément encore mettre les mots, que ça lui fait du bien d’être avec une telle fille et il semble qu’il aimerait prendre exemple. Enfin, il sort du mauvais engrenage où il était coincé pour avancer à nouveau.

Ce fut donc un tome plein de développements positifs que ce soit dans l’évolution des personnages ou les clés de compréhension qu’offre l’autrice. J’aime la voir démonter cette relation toxique dans laquelle le héros était coincé. J’aime qu’elle ne cherche pas à rendre les personnages plus aimables mais qu’elle capture juste leur essence. Cela me plaît que ce soit à la fois banal et délicieusement complexe et nuancé.