Jusqu'où aller pour son idol ?

Avec ses allures de polar et film noir, Dans la peau de Miwa, nous offre une singulière histoire de fan et d'acteur vieillissant dans on serait bien malin si on en devinait la fin. 

Avec son dessin très cinématographique, Uhei Aoki mène avec un certain brio cette histoire intime qui nous plonge dans la psyché d'une jeune femme fan d'un vieil acteur, qui va tellement loin dans son amour pour lui, qu'elle se fait passer pour une autre afin de travailler pour nous. Avec des allures de roman noir, il nous embarque dans ce nouveau quotidien rythmé par les désirs inavouables de ''Miwa''.

Cependant rien ne se déclenche jamais et l'auteur flirte à merveille avec les limites. Je m'attendais en débutant cette série à tomber sur un récit dérangeant, malaisant. Il ne l'est pas comme je l'entendais, loin de là. L'acteur dont est fan Miwa est un homme singulier certes, mais qui a le coeur sur la main et dont les secrets sont assez positif. Le malaise vient donc plutôt de celle se faisant passer pour Miwa. D'abord qui ose aller jusque là pour rencontrer quelqu'un dont elle est fan ? Ensuite toute sa vie tourne autour du cinéma et ce tome nous le fait encore plus comprendre, la rendant fort étrange. Mais en même temps, comme son idol, elle se révèle assez bienveillante et généreuse à l'inverse dans ses actes, ce qui me questionne sur l'intention de cette oeuvre.

J'ai l'impression d'être dans un contre-pied géant d'une oeuvre aux influences très Hitchcockiennes, très Almodovariennes, qui se révèle donc bien plus lisse et bien moins subversive qu'attendue... Il en va de même pour le dessin qui se veut influencé par le cinéma par son côté poseur et ses grands aplats de noir, mais qui se révèle surtout figé et très simple. Il me manque quelque chose dans les deux cas. J'aime cependant la surprise qui se profile avec les dernières pages, cela va peut-être réveiller cet ensemble un peu plat pour l'instant et vraiment donner la tournure thriller promise qu'il manque. La suite nous le dira !