Critique de Bienvenue chez Smitch
par Le Baron Rouge le lun. 27 janv. 2025 Staff
On vend quoi déjà ???
Rien ne va plus dans l’entreprise Lambertin & fils. Son pdg, Monsieur Lambertin rêvant de grandeur et de « une » du Times, vend son entreprise à Smitch International, société américaine qui va introduire une nouvelle façon de travailler, de penser et de concevoir les relations entre collègues…
Monsieur Lambertin n’y comprend rien, essaie maladroitement de faire illusion, mais ce n’est pas grave, le progrès est en marche et rien ne pourra l’arrêter !!
Vive les open-spaces en co-working, place aux after work entre collègues et les concours de bayfoot de cohésion, etc. Car maintenant, nous sommes tous « corporate » et qu’importe si on ne sait plus ce qu’on vend ni à quoi ça sert, l’important est de le vendre en ayant le feelgood ; une entreprise qui prend soin de vous pour mieux vous soutirer vos derniers grammes d’énergie.
On l’aura très vite compris, l’auteur nous embarque dans une aventure rigolote mais bien réelle des nouvelles méthodes de travail venues de la Silicon valley. On ne travaille plus, on partage. On n’appelle plus Martin du deuxième au téléphone, mais on check son intra’ pour un save the date en conf’ call. Les smoothie-labs vous attendent à tous les étages.
Bref, bienvenue dans le pays des bisounours où tout le monde devient névrosé et le travail un « bullshit job ».
Les situations sont cocasses, voir franchement drôles et rappelleront à certains d’entre-nous des expériences vécues comme suivre la ligne framboise pour se rendre à l’étage aubergine (j’en frissonne encore).
Mon seul regret est que l’auteur ne va pas assez loin dans la dénonciation de ces nouvelles formes aliénantes du travail qui, sous couvert de bien-être, pressurise les employés en les infantilisant, en les culpabilisant, en formatant toute leur vie sociale dans l’entreprise.
La lecture reste plaisante sans être l’hilarité non plus à chaque page. Je m’attendais à un propos plus mordant, plus incisif. Quitte à être dans la caricature autant y aller sans retenue.
En bref
Quand Monsieur Lambertin vend, discrètement, sa société familiale à Smitch International, il ne se doute pas que le géant américain va apporter des méthodes à la pointe du management. Bienvenue dans le monde de la "conf'call"...
Positif
Certaines scènes sont bien trouvées
Negatif
Le propos manque de mordant
Laissez un commentaire
Commentaires (0)