C'est parfois comme ça que je me figure la fin du monde...

Troisième mois de The One Hand & The Six Fingers, l'intrigue horrifico-policière (saupoudrée de science-fiction) imaginée par Ram V et Dan Watters et impeccablement dessinée par Laurence Campbell et Sumit Kumar. 

Dans The One Hand #3, l'étau se resserre autour de l'inspecteur Ari Nassar, aux réflexions de plus en plus désenchantées, qui voit son enquête lui échapper. La confrontation avec Odell Watts, l'ancien tueur à la main, ne manque pas d'intensité (Ram V en profite pour placer une petite référence à Cormac McCarthy et à sa pièce The Sunset Limited, réflexion philosophique sur l'existence humaine) et se termine sur un rebondissement accrocheur. La question des êtres synthétiques revient ensuite sur le tapis. Le besoin qu'à Nassar de combler son quotidien solitaire va avoir une répercussion sur ses réflexions, ce qui amène ce troisième chapitre vers un final sanglant, au suspense bien dosé...

The Six Fingers #3 débute par un comportement de rejet envers la mutation pourtant minime de Johannes Vale suivi par un acte de violence contre un synth inoffensif. Deux démonstrations de discrimination qui laissent un goût amer avant de suivre Vale et Ada tout au long d'une déambulation nocturne de plus en plus étrange (avec l'idée visuelle aussi simple que bien faite de prendre le point de vue d'Ada sur presque deux pages). La scène de l'hôpital complète toujours aussi efficacement l'autre série...on en sait un peu plus sur les fameux symboles, c'est gore et très intrigant...surtout avec cette étonnante dernière page...

Ce troisième tome confirme la bonne initiative d'Urban de nous proposer la publication française de cette série sur un rythme feuilletonnant, en alternant les deux titres...