« La civilisation ne fait pas de prisonnier »
Remington n’est pas l’inventeur de l’arme éponyme, mais un illustrateur et chroniqueur qui a décrit la conquête de l’Ouest vers 1885. Un cahier en fin d’ouvrage permet d’ailleurs de voir certains de ses dessins. S’il n’a pas réellement rencontré Geronimo, cette rencontre fictive permet aux auteurs de traiter du conflit entre envahisseurs et peuple autochtone, en déplorant la perte de culture, pourtant si riche, du peuple indien d’Amérique. Souhaitant la reconnaissance et la gloire, Remington décide de partir vers l’Arizona et les dernières terres du Far Ouest encore sauvages, et non rattrapées par al civilisation. Une phrase m’a frappée dans cette BD : « la civilisation ne fait aucun prisonnier ». Cela semble tellement vrai, au regard de la conquête de l’Ouest au détriment de la nation indienne. Petit à petit, le train a amené la civilisation avec peu de choix pour les membres des tribus : s’oublier, se diluer dans cette civilisation si éloignée d’eux, ou mourir en combattant ou de faim et d’alcool dans une réserve. Le voyage de Remington est aussi un chemin initiatique vers le vrai. Lui, le citadin, qui ne voyait indiens et Far West qu’au travers de la publication, qu’il dit lui-même idéalisée et transformée, des journaux de New York, se trouve plongé dans le réel, avec son quota de sang, de violence et de haine.
Le dessin fait la part belle aux hachures, traits noirs réhaussant les visages et les montagnes. Des visages simples et expressifs dans un univers de couleurs un peu estompées, dans les ocres, les bleus et les verts naturels des lieux dans lesquels les personnages semblent se fondre.
L’histoire de Remington, dessinateur, chroniquer et rêveur, nous fait vivre en images l’Ouest sauvage, où Geronimo mène une lutte sanguinaire et perdue d’avance contre la civilisation qui avilie son peuple. Un récit historique fantasmé, qui pourtant touche aux fondements des USA, colons conquérants assis sur des tas d’ossements indiens.
En bref
L’histoire de Remington, dessinateur, chroniquer et rêveur, nous fait vivre en images l’Ouest sauvage, où Geronimo mène une lutte sanguinaire et perdue d’avance contre la civilisation qui avilie son peuple. Un récit historique fantasmé, qui pourtant touche aux fondements des USA, colons conquérants assis sur des tas d’ossements indiens.
Positif
Une histoire romancée qui permet de montrer le visage réel de la conquête de l'Ouest.
Un dessin sensible
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