Critique de Mon très cher F - Le Fantôme de l'Opéra #3
par Tampopo24 le mer. 18 juin 2025 Staff
Quand Dickens remplace Cartland
J'avoue volontiers avoir été un peu sceptique au début de l'oeuvre, la trouvant trop mièvre, à l'image de son héroïne. Mais, là, la tournure qu'elle prend, s'éloignant un peu de l'opéra pour raconter autre chose et sombre dans la noirceur, ça ça me plaît !
J'ai pris bien plus de plaisir à lire ce tome que les deux précédents grâce au drame qui est arrivé à Christine, qui a poussé le scénario à évoluer et sortir des murs de l'Opéra. La mettre ainsi en présence du fantôme, l'obliger à prendre soin d'elle, a permis d'ouvrir un tout nouveau champ. Cela aurait d'ailleurs pu verser dans le mièvre à outrance et j'aurais été déçue, mais à l'inverse le choix fait m'a bien plus plu.
En effet, ce fut l'occasion d'aller à la découverte de l'identité de notre fantôme et là, c'est plus du Dickens que du Cartland ! On découvre un enfant non désiré, brutalisé et enfermé par sa mère, puis exploité par ceux qui l'ont recueilli. On comprend cette image détérioré qu'il peut avoir de lui-même avec un tel parcours. La violence est partout, physique et psychologique. On lui a vite appris à détester son apparence et notamment ses yeux, ce qui a créé ce déséquilibre chez lui, que désormais seul l'amour de Christine semble pouvoir sauver.
Alors bien sûr, celle-ci reste extrêmement naïve, ce qui n'est pas le profil d'héroïne que je préfère. Mais elle a aussi une honnêteté rafraîchissante et les désirs qui naissent en elle concernant Erik sont touchants par leur maladresse. La proximité forcée née de leur fuite est mignonne. La voir jouer à Blanche Neige avec lui est amusant, surtout au vu du décalage des deux avec la maturité attendue à leur âge. Aucun ne réalise bien l'étendue et l'expression de leur désir pour l'autre et ce que cela pourrait impliquer, ce qui crée des scènes aussi amusantes que gênantes.
L'oeuvre prend ainsi un virage plus sombre avec leur poursuite et l'annonce d'une vengeance de la part d'un Erik qui cherche à protéger celle qui est le rayon de soleil de sa vie de misère. Tout est permis, vu comme il a été élevé sans valeur aucune et sans amour. On peut craindre le pire et c'est justement cela qui pimente enfin la chose, même si avouons-le nous, c'est très classique des romances historiques et que ça ne réinvente pas la poudre.
En bref
Tournant plus sombre et dramatique, mais sans mièvrerie, dans ce tome qui lève un peu le voile sur l'identité et la construction de la personnalité d'Erik. J'ai aimé le découvrir ainsi en m'éloignant de l'Opéra et avec une noirceur plus proche de Dickens que de Cartland. Les promesses d'une suite plus sombre et dramatique avec une vengeance pour faire payer les méchants est simple mais jouissive d'avance. J'ai plus envie de découvrir la suite qu'avant.
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