On n'a rien à craindre des ténèbres avec un tel homme à ses côtés...
Le B.P.R.D. (Bureau for Paranormal Research and Defense, Bureau de Recherche et de défense sur le paranormal en V.F.) est un élément essentiel de la mythologie sortie de l'imagination de Mike Mignola depuis ses débuts et la mini-série Hellboy : Les Graines de la Destruction en 1994. Fondé à l'origine par le professeur Trevor Bruttenholm en 1944, le B.P.R.D. intervient partout où un phénomène étrange (et surnaturel le plus souvent) est signalé, pour l'étudier...et l'éradiquer lorsque les choses dérapent. Mike Mignola a attendu 2002 pour dédier une série au B.P.R.D., depuis composée d'une centaine de numéros répartis en plusieurs cycles.
Une oeuvre foisonnante, qui a littéralement amené le Bureau vers la fin du monde et qui a aussi regardé en arrière pour raconter ses premières missions. Il y avait de quoi faire après l'ellipse du premier épisode des Graines de la Destruction. Entre 2008 et 2013, Mignola, ses co-scénaristes et dessinateurs sont donc revenus sur les origines du B.P.R.D. dans trois mini-séries intitulées 1946, 1947 et 1948. J'ai profité de cette récente intégrale sortie chez Delcourt pour découvrir enfin ces titres que je n'avais pas encore lus jusque là et je les ai trouvés très intéressants, notamment dans la façon dont Mike Mignola, Joshua Dysart et John Arcudi ont posé les premières bases d'une grande saga au long cours, l'une de ces pierres fondatrices étant la première apparition de la petite Varvara, qui n'a de jeune que l'apparence.
Tout au long de ces trois années, le professeur Trevor Bruttenholm a consacré ses efforts à construire une organisation qui ne comptait au début que deux membres (lui-même et son ami Howard Eaton, au destin tragique) tout en tentant d'élever un enfant au physique de démon. Les auteurs montrent bien l'importance que l'armée américaine avait dans l'organigramme du Bureau au sortir du conflit mondial. Car Bruttenholm avait alors plus besoin de force de frappe que de spécialistes du paranormal...et les différents rebondissements appuient très efficacement sur le coût aussi bien physique que psychologique de tels combats pour des hommes normaux, fussent-ils bien entraînés, face à des menaces venues d'ailleurs.
Mike Mignola parle dans sa postface de la manière dont il répartit le travail avec ses collaborateurs. Ce sont Joshua Dysart et John Arcudi qui s'occupent de l'aspect humain, de la caractérisation des personnages, alors que lui s'en tient principalement aux monstres. Entre savants et soldats confrontés à des choses qu'ils ne peuvent maîtriser (le parcours de Simon Anders est très représentatif du mental bouleversé d'un membre du B.P.R.D. après son expérience avec le paranormal), il y aura des pertes, des tensions, des occasions manquées et c'est ce qui permet de bien équilibrer le drame, l'horreur, l'action et les quelques petits moments de légèreté...car il y en a quand même grâce aux interventions du petit Hellboy, qui hélas perdra aussi son sourire dans les derniers instants.
À la partie graphique, trois styles différents et que du bon : Paul Azaceta, Gabriel Ba & Fabio Moon et Max Fiumara (bon, en fait il y en a quatre mais Patric Reynolds ne signe que l'histoire courte qui ouvre le volume). Si les dessins de chacun de ces artistes ont leurs spécificités, ils se rejoignent tous dans ce qui fait le sel des histoires de l'Hellboyverse : des atmosphères bien travaillées, de bons contrastes entre ombre et lumière, des excellents designs de créatures, de l'énergie dans l'action et des personnages bien campés.
En bref
Pas de place ici pour les habituels carnets de croquis des albums Delcourt, les bonus se réduisant à la préface de Scott Allie et les postfaces de Mike Mignola et Chris Roberson.








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