Trois ans et quelques mois de patience extrême depuis la parution du précédent volume d'Acid Town ! Pour ceux qui, comme moi, n'ont pas perdu la foi en cours de route, la récompense est à la hauteur de l'attente : un pur bonheur de lecture, et une reconnaissance éperdue pour l'auteur, l'éditeur japonais et l'éditeur français (Taïfu) : merci de ne pas avoir laissé tomber ce titre ! (s'il y a des personnes qui savent le POURQUOI du COMMENT d'une telle interruption alors que les trois premiers tomes étaient sortis assez rapidement les uns derrière les autres, du moins en France, je suis preneur) Acid Town, c'est du shonen aï mâtiné de seinen bien noir. Le glauque côtoie l'émotion avec une subtilité rare, et si l'histoire n'est pas absolument originale, elle est très solide d'un point de vue narratif et l'auteur, Kyûgô, a un talent certain pour donner du charisme à ses protagonistes, sans en faire du tout des héros inaccessibles. Ce tome 4 offre des débuts de réponse à plusieurs mystères installés depuis le tome 1 : origines de Yuki, de ses parents, identité de l'inquiétant balafré, intrigues mortelles entre les têtes des groupes mafieux... Tout cela à travers un long flash-back riche en surprises. Si l'on est tout d'abord un peu déçu de perdre momentanément de vue Yuki et Tetsu, on est très vite conquis par la personnalité et l'histoire de la jeunesse de certains personnages dont on n'avait qu'une vision très floue ou très noire. Une nouvelle fois, le glauque s'allie à une pureté d'émotion étonnante. Bref, un seul vœu pour la suite : qu'il ne faille pas encore attendre plusieurs années pour voir paraître un tome 5 !