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Critique de Les enfants de la baleine #1

par Pulsifer le dim. 31 janv. 2016

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La base de l'histoire est assez classique de la S.-F. à tendance « fantasy » : un monde post-catastrophe/apocalyptique ; une communauté qui vie en autarcie et qui ignore tout du monde extérieur ; le système de caste et le « conseil des anciens » qui tient ce peuple dans l'ignorance, par exemple. La fantasy tient de la présence du pouvoir « psychokinétique », le « saïma », manipulé par la caste des « marqués » ; de la « baleine de glaise » et l'ambiance nature ; et de la « mer de sable ». Ces éléments scénaristiques nous sont fournis majoritairement dans le premier chapitre, de manière peut-être un peu trop systématique. Il s'empilent un peu trop comme une liste grâce à des cases de dialogue là pour ça, ou la narration du héro. Cette dernière étant tout de même justifiée par le statut de scribe de Chakuro. Le scénario n'est pas exempt d'aspérités : le « saïma » tirerait « sa source des émotions » mais pas des émotions « personnelles » de l’utilisateur, celles-ci étant taboues. Quelles émotions alors ? Comment ça marche ? Ce n'est pas très clair pour le lecteur. On pourrait se demander si ce ne sont pas là des faiblesse du scénario, adapté d'un autre scénario présenté comme « confus » et remanié par Umeda pour en faire son histoire. Le graphisme et l'esthétique général navigue entre un style shonen/manga classique un peu générique, et un style plus personnel, plus organique, avec ce dessin aux trames faites à la main, parfois très impressionnistes qui se dévoile notamment sur cette de belle première double page de « la baleine de glaise ». Est-ce que le côté esthétique à la « Nausica » est plus qu'un enrobage du style plus classique, et plus populaire/vendeur ? La question se pose, mais les chapitres suivant le premier nous rassure peut-être un peu en nous montrant une synthèse assez intéressante des deux styles. Le manga se veut plutôt immersif , contemplatif, et « sentimentale » : avec la substitution au détail des visages des personnages cette douce androgynie très forte en sentiments ; dans le rapport (parfois amoureux) entre ses personnages jeunes et enfantins, qui est très doux – et permettra de contraster avec la violence d'un monde extérieur ; par l'insistance sur la place de « l'émotion » dans le scénario ; grâce aux paysages, parfois en pleine ou double page, propices à la contemplation du lecteur ; et avec la sorte de mélancolie ambiante. Qu'on se le dise, l'ensemble marche tout de même bien ... Mais peut-être pas pleinement : la faute à ce dessin un peu double décrit plus haut ; à ce scénario un peu forcé ; et à cette présence trop « shonen » (le héro orphelin, maladroit, mais au « cœur pur »). Au lecteur de se faire son idée selon sa subjectivité et ses goûts propres. On attendra les tomes à venir pour être plus tranché, mais il n'est pas impossible que se soit autant des problèmes inextricables.

En bref

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