Cette série en deux petits volumes, nous vient de feu Gekkan Shonen Jump. Elle reprend la célèbre histoire des 3 Mousquetaires, connue dans le monde entier (particulièrement au Japon) mais en bien plus romancé. Brièvement, l'histoire : Charles d'Artagnan, jeune séducteur, passe son temps à changer de partenaire et crée beaucoup de désordre dans son village de Gascogne, jusqu'au jour où il trouve une jeune et jolie aristocrate, Constance. Venue de Paris, elle recherche activement un mousquetaire, Bertrand afin qu'il rétablisse l'ordre grâce à une pierre spéciale (Astre léger) conférant un grand pouvoir. Notre héros, ayant hérité de la rapière accueillant la pierre, va décider, après quelques rebondissements, de l'aider dans son dessein. Scénaristiquement, c'est pas la claque de l'année. L'amorce de l'histoire est typique des shonen et ne bluffera personne. Le côté fantastique avec les astres légers n'est pas inintéressant, et permet plus de potentialité dans les phases de combats. Certains puristes crieront au plagiat, car les pierres tirent leurs pouvoirs des constellations. Mais ici, pas de Pégase, mais d'autres moins connues comme Orion ou celle de l'autel. Graphiquement, c'est superbe. Rien à redire, c'est fin, précis et propre. Les détails ne manquent pas, les fonds ne sont pas laissés à l'abandon et le style architectural de l'époque est respecté. Le découpage et la mise en scène sont adaptés à la situation et son péchus. Ce jeune dessinateur n'a rien à apprendre de ses "senpais". Concernant les personnages, Charles est très bien travaillé. On a pas affaire à l'éternel gentil garçon, dieu merci. Notre héros est pervers (donc il y a de l'humour), n'aide pas son prochain pour rien, mais comme tout héros, il a bon fond, même s'il souffre d'un sentiment d'infériorité et de remords. Les personnages secondaires, eux sont stéréotypés. Constance joue le rôle de la sempiternelle cruche de service qui ne sait rien faire de ses dix doigts (ah les bonnes femmes...), le "méchant" est vraiment très méchant, a des yeux démoniaques, est vêtu de noir etc... Cependant, la fin du volume laisse entrevoir 3 personnages fortement attendus, qui ont l'air d'avoir du "chien"... L'édition, quant à elle est comme le reste des TK1 de Tonkam, simple, sobre et sympathique. On remarquera l'effort de l'éditeur quant à la façon de s'exprimer de l'époque (langage châtié) ainsi que celle de Charles bien plus décontractée (langage usuel). En bref, malgré quelques maladresses, Etoile est une lecture plus que sympathique, qui vaut le détour. Cela faisait un sacré moment que l'on n'avait pas eu l'occasion de lire un manga relatant le 17ème siècle français, rien que cet argument est un motif d'achat! En plus, une série en deux tomes, cela ne se refuse pas et ne vous videra pas les bourses. Alors un pour tous et tous pour Etoile!