Ce premier album (oui il s'agit bien d'album au format BD) nous présente l'environnement, les règles pour (sur)vivre, les relations entre l'île de Shodo et le reste du monde. En bref, le manhwaga place le squelette de l'histoire. L'auteur, grâce à sa narration et ses superbes planches couleurs (toute la BD est colorisée) arrive à immerger le lecteur, dès les premières pages. On se retrouve donc plongé au début d'un conflit que l'on s'imagine fort de conséquences par la suite... Ces deux univers sont diamétralement opposés : D'un côté, la ville de Kuriger Haim, urbanisée, hiérarchisée, illuminée et vivante. De l'autre, l'île de Shodo, apocalyptique, sombre, où la loi du plus fort est de mise. Sans trop vous spoiler, l'histoire met en avant un individu, surnommé Ghost Face. Une loi de Shodo interdit à quiconque de quitter l'île, sous peine de se faire assassiner si ce dernier ose revenir. Ghost Face brave cet interdit, se rend à Kiriger Haim et prend possession d'un médicament secret. Par la suite il revient à Shodo, attirant donc sur lui la foudre des assassins de Shodo, mais aussi des forces de l'ordre de Kuriger Haim, venus récupérer ledit médicament... Graphiquement, le style de Hyung Min-Woo est parfait pour ce genre de récit sombre à souhait. Son trait, toujours aussi brut, permet de réaliser de superbes planches très impactantes esthétiquement, lors des phases de combat (ici on peut davantage parler de boucherie!) Un petit bémol histoire de chipoter, le découpage des cases est quelque fois disproportionné et classique, manquant de dynamisme. Le travail de Kantik est de qualité, avec des pages glacées et douces, une police d'écriture conventionnelle mais adéquate. Rien à signaler de négatif au contraire. En bref, cette nouvelle série de l'auteur de Priest commence fort ! Les fans de séries sombres seront aux anges, surtout en découvrant les jolies illustrations en fin de volume (sans oublier que c'est une BD en couleurs). Néanmoins le dafaut principal de ce tome est le nombre de pages : 68. Il est frustrant de devoir s'arrêter alors que les prochaines planches annoncent des rixes de qualité. Vivement le second tome.