Précédé d’une campagne publicitaire intensive de la part de Ki-oon, The innocent est un titre qui devait sortir simultanément en France, au Japon et aux Etats-Unis. Suite aux évènements récents au pays du soleil levant, The innocent arrive donc en exclusivité mondiale sur le sol français. Basée sur une idée originale et un scénario du producteur de comics Avi Arad, The innocent est une co-production internationale puisque nous retrouvons au scénario du manga final le japonais Junichi Fujisaku (Ghost in the shell SAC) et au dessin le coréen Ko Yasung (Redrum 327, Stigmata). Ce one-shot contiendra les thèmes de toujours d’Avi Arad : « la frontière entre la vie et la mort, le péché, la pureté et la rédemption ». Condamné à la chaise électrique pour un crime qu’il n’a pas commis, Ash se retrouve, une fois la sentence passée, dans « l’autre monde » et se voit confier une mission par Angel : aider les humains afin qu’ils ne subissent pas le même sort que lui. Devenu un « agent », Ash revient donc sur terre sous sa nouvelle forme et verra son passé le rattraper et son désir de vengeance l’emporter sur sa nouvelle mission… Plutôt appétissant au vue du staff ayant concouru à sa réalisation, The innocent a, au final, tout de l’énorme pétard mouillé. Si le graphisme de Ko Yasung est réussi sans pour autant atteindre des sommets à cause d’un style beaucoup trop impersonnel, le scénario concocté par Avi Arad et Junichi Fujisaku est d’une platitude désespérante par moments, avec beaucoup d’idées intéressantes mises en place mais toutes traitées soit superficiellement, soit pas du tout. Le récit subit également le contrecoup de transitions brutales et manquant cruellement de finesse, pour aboutir à une conclusion où la moitié des questions restent en suspens. Si l’on ajoute à cela des personnages stéréotypés et ne possédant pas la moindre once de charisme (Ash et ses phrases ridicules, répétées 15 fois dans le volume, ou le fameux Whirl, personnage étrange dont l’existence n’est pas explicitée), le titre laisse un arrière-gout profondément amer une fois la dernière page tournée. Malgré des idées intéressantes, difficile de considérer The innocent comme un titre digne d’intérêts… Alléchant au premier abord et très décevant à la lecture, The innocent nous montre une nouvelle fois qu’aligner des noms ronflants ne suffit pas à faire une œuvre de qualité. Une grosse déception, à la hauteur de l’attente.