La dernière fois que l'on a eu l'occasion de lire Usamaru Furuya, c'était chez Casterman avec le terrible Je ne suis pas un Homme. Cette fois-ci l'auteur revient avec Genkaku Picasso, une lecture beaucoup plus accessible en 3 volumes. Hikari Hamura, surnommé Picasso et son amie Chiaki sont victimes d'un accident. Picasso en réchappe, mais Chiaki décède... Elle réapparaît sous la forme d'une elfe qu'il est le seul à voir. Elle lui explique que désormais, pour continuer à vivre, il doit sauver les personnes dans le besoin. Son talent de dessinateur devient alors son pouvoir : il matérialise les problèmes des personnes sous forme de dessin et plonge dedans pour les résoudre. Nageant en plein shonen, l'objectif de notre héros (aider son prochain) n'a rien d'original, c'est le moyen mit en œuvre qui offre un intérêt à ce titre. Ne cherchez pas de quête principale, il n'y en a pas. Ce premier volume est une succession de missions (4) plus ou moins intéressantes. Les soucis des divers protagonistes sous imagés sous forme de dessins. Leurs décryptages et analyses sont plutôt difficiles à traduire, mais c'est cet aspect là qui est le point fort de ce titre intrigant. La mise en scène reste simple mais efficace. Les plus pointilleux pourraient reprocher une mise en place du contexte un peu rapide : prise de connaissance du héros, accident, découverte du pouvoir. Graphiquement, le style de Usamaru Furuya se distingue dès la couverture. Son trait toujours aussi plaisant trouve son envol quand Picasso entre dans ses dessins. L'auteur nous prouve son talent graphique en détaillant avec minutie chaque élément qui compose ces scènes. De plus, afin d'être pleinement immergé dans le dessin, il use avec intelligence de nombreuses techniques d'ombrage. Le point noir de ce premier volume est sans contestation possible, le personnage principal. Antipathique, associable et dénué de charisme. Bien qu'il soit doté d'un talent évident, son attitude agace et s'avère être un frein au plaisir de lecture. De plus, le schéma du héros antipathique qui devient petit à petit altruiste, est tellement prévisible et classique que cela contribue au fait de ne pas s'attacher au personnage principal. En bref, un premier volume sans prétention s'offre à vous, avec de bons éléments qui ne devraient pas vous laisser indifférents. De plus, notez que Genkaku Picasso est une série terminée en 3 volumes, ce qui devrait rassurer votre banquier. Si vous cherchez un manga de pseudo psychanalyse, il est possible que ce titre réponde à vos attentes.