Avec les recueils de Junji Ito, c'est souvent la même recette où certaines très bonnes histoires en côtoient des très mauvaises. La fille perverse ne fait pas exception à la règle. Sur les 7 histoires courtes présentées, certaines se démarquent avec brio, faisant naître en nous, une montée de stress, d'interrogations. Et les autres, peu laborieuses n'arriveront pas à vous donner le frisson recherché. La première histoire, "La fille perverse", est loin de nous faire peur. Alors que le début du récit part dans une direction attrayante, Junji Ito nous surprend d'une mauvaise manière en transformant le stress suscité, en pitié. A l'issue de cette lecture, on aurait presque envie d'adopter le pauvre Hiroshi. "La Maison au déserteur" s'avère bien mieux construit et capte facilement le lecteur. Le résultat est sympathique et fait naître quelques interrogations dans l'esprit du lectorat. Dans la même veine, "Le coeur d'un père" suit la même direction, si on fait abstraction de la conclusion peu recherchée. Avec "Souvenirs" on ressent la même frustration qu'avec le premier récit. Junji Ito nous plonge facilement dans son univers bien rôdé pour mieux le délaisser par la suite en tirant le son histoire dans une direction peu appropriée. L'historiette qui vous captivera le plus, s'intitule "Au fond de la ruelle". Nous retrouvons l'auteur dans le sommet de son art qui nous présente une histoire sombre, teintée d'un mystère macabre. Un bon moment de stress, remarquablement orchestré! Malheureusement, les deux récits suivants ("Scénario Amoureux" et "En terre") vous laisseront sur votre faim, tant le niveau de "Au fond de la ruelle" à levé la barre haute. Chaque Junji Ito s'accompagne d'une édition remarquable. Cette fois-ci les éditions Tonkam vous proposent une jaquette cartonnée argentée brillante. De plus, la quatrième de couverture est dotée d'un visuel 3D lenticulaire du plus belle effet! Encore une édition recherchée qui se mariera parfaitement avec les autres titres de l'auteur. En définitive, ce nouveau recueil déçoit majoritairement. La qualité du support est au rendez-vous mais est-ce bien suffisant pour combler le manque de qualité du manga? Bien que la majorité des histoires ne nous donne pas le frisson voulu, on rappelle que le genre, peu répandu, mérite quand même un coup d'oeil de votre part. Si vous cherchez un premier titre d'horreur, préférez plutôt Spirale, disponible également aux éditions Tonkam.