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Critique de Sad Girl

par ivan isaak le lun. 26 mars 2012 Staff

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Après Kinderbook, L'eau amère, 2 expressos et Mariko Parade (en collaboration avec Frédéric Boilet), Kan Takahama revient chez Casterman avec un titre publié pour le public francophone directement dans notre sens de lecture, Sad girl. Comme à son habitude, l'auteure nous offre un titre au récit sombre, avec une jeune femme qui, progressivement, va vivre une véritable descente aux enfers... Shiori Murakami vit une vie qu'elle n'aime pas. Un soir, après une overdose de médicaments, elle décide de quitter le domicile conjugal et rejoint une ancienne camarade de fac. Sa descente aux enfers ne fait que commencer. La première chose qui risque de marquer les lecteurs ne connaissant pas Kan Takahama sera sans doute le graphisme de la mangaka, assez loin des archétypes de ses collègues. Tout en tons pastels et en contrastes, le trait de Takahama ressemble plus à de la peinture qu'à du simple dessin. On peut ne pas aimer, mais cela ne devrait pas vraiment poser de problèmes tant le rendu est propre et efficace. Dans un deuxième temps, il faut savoir que le titre ne fait que 88 pages, en noir et blanc. Pour 16€, cela pourrait rapidement en rebuter certains, malgré le grand format habituel et la qualité d'édition de Casterman, irréprochable une nouvelle fois. Parlons un peu du contenu maintenant : une fois encore, les habitués de l'auteure rentreront immédiatement dans l'histoire, à l'atmosphère très semblable aux oeuvres précédentes de la mangaka. Une jeune fille un peu paumée, qui va à la rencontre d'autres personnes tout aussi paumées (son amie de la fac, son ancien amour d'université, sa mère...) et qui se laissera aller sans vraiment chercher à s'en sortir. Devenue toxicomane, se prostituant puis découvrant les "joies" d'une vie sans domicile fixe, Shiori semble s'enfoncer de plus en plus dans les ténèbres. Et au final, une étrange touche d'espoir attend le lecteur qui se posera pas mal de questions sur tout ce qu'il vient de lire jusqu'à présent. Une fin originale et inattendue, mais qui laisse malgré tout un sentiment de confusion un peu gênant. Dans le plus pur style de Kan Takahama, Sad girl devrait satisfaire les lecteurs habituels de l'auteure mais pourrait éventuellement en décevoir un peu quelques-uns et ceux la découvrant. Malgré tout, Sad girl offre une lecture différente, et cela suffit à en recommander le lecture...pour ceux pouvant se payer un livre de 88 pages à 16€.

En bref

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