Dernier tome de la série, ce huitième opus voit notre héroïne viser le titre suprême avec la pré-sélection olympique puis sa participation aux jeux proprement dits. Comme pour tous les passages sportifs de la série, la pré-sélection fait preuve d'une expressivité exemplaire et d'un suspens soutenu. On a beau deviner le résultat à l'avance, la mangaka a un talent fou pour nous faire douter jusqu'au dernier instant. Dans cette partie, la narration à la première personne nous est donnée pour les autres candidates redoutables en sus d'Hikari, ce qui accroît l'intensité puisque leur détermination nous est partagée et qu'on se retrouve à toutes vouloir les soutenir. Le découpage et l'évolution des corps lors des scènes de danses réussit parfaitement à retranscrire la beauté de la GRS. L'expressivité des mouvements donne lieu à des interprétations métaphoriques qui peuvent paraître exagérées, mais n'en restent pas moins efficaces. Il n'y a pas loin entre la technique utilisée par Izumi Aso et celle de Tadashi Agi et Shu Okimoto dans Les Gouttes de Dieu. La partie consacrée aux jeux olympiques s'avère quant à elle moins prenante sur le plan sportif, d'une part car le haut niveau de la compétition oblige les gymnastes de tête à des prouesses hors normes assez uniformes, mais aussi parce que l'orientation du récit change et se focalise sur l'histoire d'amour, qui restait en retrait depuis le début de la série et qu'il fallait bien dénouer un jour. Rappelons qu'à cette époque les shôjo mangaka aimaient faire souffrir leur héroïne, et que donc la fin de cette romance n'est pas si prévisible que ça selon les critères actuels, bien au contraire même. Si l'on se base sur les canons des années 80, par contre, on reste dans un dénouement assez classique. Graphiquement, on a pu observer une nette évolution depuis le début de la série, même si les réfractaires aux graphismes vieillots continueront de ne pas aimer. Hikari no Densetsu fut tout au long de sa parution une bonne série que l'on regrettera. Mais avec ses huit tomes doubles, la longueur est des plus correctes et on lui laissera le mérite d'avoir su s'arrêter à temps.