Tomoya Okazaki est un lycéen comme les autres à ceci près qu’il est plus loup solitaire que populaire et qu’il a une réputation de voyou. Ce premier tome de Clannad nous dépeint pourtant un portrait très éloigné de cette réputation. Certes le personnage est un peu brut dans ses actions ou dans ses mots mais nous avons là un héros qui ne cherche que de l’affection. Celle responsable de ce changement de comportement, c’est Nagisa Furukawa, une lycéenne qui a du s’absenter une longue période et qui se retrouve de ce fait isolée pour finir le lycée. Leur rencontre et leur rapprochement se fait autour du club de théâtre disparu. Cette trame ramène à la surface les blessures émotionnelles de plusieurs personnages en plus du couple phare et a le mérite de ne pas verser dans le pathos à outrance. Un vrai bonheur de voir que les événements malheureux d’une personne peuvent être racontés avec délicatesse et retenu. L’ambiance du manga est un peu particulière. L’humour s’il est présent ne fonctionnera pas sur tout le monde, la maladresse de ces jeunes gens « cassés » essayant de se faire une place dans le monde (du lycée) étant la principale source d’inspiration de l’auteur. Au final, c’est vrai qu’il ne se passe pas grand-chose mais les réactions des personnages sont assez réalistes donc il ne faut pas attendre événement grandiose pour accélérer le rythme du scénario. Clannad est typiquement un manga « tranche de vie » dont l’intérêt variera selon la sensibilité des lecteurs. Personnellement, seul le passage de la gamine et ses étoiles de mer m’aura laissé pantois de par son étrange singularité. Pour conclure, Clannad réussit sans mal à présenter ses différents personnages, naturellement et sans artifice extravagant. Le lecteur s’attache déjà à Okazaki et Furukawa qui partagent une belle et touchante fin de volume. Le couple s’est formé, voyons maintenant comment il va évoluer.