Monument de grand n'importe quoi à la gloire du hentai, G-maru s'avère être un manga très frais, drôle et complètement barré, et surtout une ode aux otakus et amateurs de manga quel que soit leur genre de prédilection. Sans prise de tête, le côté scénaristique n'a aucune importance dans G-maru. Heureusement dans un sens, les chapitres étant nombreux et très courts, et les personnages un peu survolés. Dans un style simple et efficace, chaque petite histoire parviendra sans mal à vous arracher un sourire tant ici, rien, mais alors vraiment rien n'est sérieux et surtout que tout est prétexte à faire partir en quenouille n'importe quelle situation banale. Délicieusement loufoque. L'on a donc une succession de gags en tout genres et de fan-service à outrance merveilleusement bien intégrés dans un univers où l'on oublie pas d'évoquer les deadlines terribles qui pèsent sur les épaules des mangakas, qu'ils soient amateurs ou professionnels, ou les concours organisés par les magazines de prépublication, en passant par le matériel. Tout gravite autour du petit monde du dessin, sous tous ses aspects, du monde de l'édition, des cercles de dôjinshi et de la grand-messe qu'est le Comiket. Le mélange s'avère savoureux et bien équilibré, et surtout hautement concentré en nawak pur jus tant ce monde y est naturellement propice. Mizuki Kawashita fait preuve d'une inventivité folle, que ce soie dans les gadgets débiles que sort le petit robot de son béret ou dans les manières d'insérer des bonus à la moindre petite occasion. Tant pis si ce n'est pas crédible du tout, c'est très efficace et surtout rafraîchissant! Les personnages ne sont pas très profonds mais assez attachants. Autour d'Aruto et G-maru, il y a surtout Karin et Saeri, elles aussi dessinatrices. La première amatrice de yuri souhaitant comme l'héroïne devenir professionnelle; la seconde de yaoi mais dessinant du hentai animalier simplement pour s'amuser. Des visions différentes d'une même passion. Et c'est à peu près tout ce que l'on apprend sur elles. Le seul point noir que l'on pourrait citer est la facilité avec laquelle les gens acceptent G-maru sans se poser de questions, comme ce mangaka professionnel ou cette éditrice, pas plus surpris que ça de se retrouver nez à nez avec un robot à la langue plus que pendue. Visuellement, passé la couverture sobre et, avouons-le, assez moche; l'on découvre un manga très joli à regarder. Le trait est fin, les visages expressifs, les héroïnes très mignonnes, et l'auteure ne se prive pas pour les mettre en valeur (oui, exactement de la façon que vous imaginez). Le découpage est très dynamique et c'est peut-être ce que l'on pourra reprocher. Sans doute aussi à cause de la brièveté des histoires, la narration est parfois trop rapide, trop bordélique. Rien de bien grave toutefois. L'édition de Tonkam est assez bonne malgré quelques coquilles concernant notamment le nom de l'héroïne, devenue "Ayato" à deux reprises, et une faute de conjugaison dans le bonus de fin de volume (qu'il AIE l'air chiant et non pas "est", monsieur Tonkam ;) ). L'impression est impeccable, le papier est un peu fin mais rien de dramatique, et l'illustration couleur dépliante de début de volume est toujours agréable. Notez une surprise sous la jaquette! Au final, on passe un moment sacrément divertissant à la lecture. Aruto n'est pas plus avancée sur la voie du hentai à la fin du volume qu'au début, mais les efforts désopilants de G-maru pour l'y envoyer se parcourent sans ennui d'un bout à l'autre. Ce n'est peut-être absolument pas subtil, mais qu'est-ce que c'est léger et fun!