Encore un tome de transition. L'histoire de Secret Service avance à un rythme d'escargot, privilégiant beaucoup le hors-sujet. C'est le principal défaut de la série et ce, depuis le début: Cocoa Fujiwara ne sait pas raconter son histoire. Elle a de bonnes idées, mais avoir recours à un scénariste expérimenté aurait été la meilleure chose à faire... en l'état, c'est surtout du gâchis. Pourtant, cette fois-ci, il y a du bon, du très bon même. Le premier chapitre, dépeignant de façon très touchante la relation entre une Karuta adulte mais toujours aussi attachée à un Watanuki à peine ado encore plus miné qu'avant par sa faiblesse, est juste le meilleur depuis le début de la série. Beaucoup moins mièvre que la relation Ririchiyo-Miketsukami. Comme quoi, la mangaka est capable de surprendre, et en sacrément bien. Puis rebelote avec un chapitre de pur remplissage, avec le grand classique qu'est le voyage à la mer. Et là, c'est la douche froide. Ni drôle, ni intéressant, il ne s'y passe pour ainsi dire rien du tout. Puis vient un autre chapitre où l'on ne comprend pas très bien ce qui se passe. Il faudra en attendre la conclusion pour savoir de quoi il retourne, et si l'idée en elle-même n'est pas mauvaise, la façon dont Cocoa Fujiwara l'a traitée est, une fois de plus, un fiasco. Rageant, rageant de voir un truc aussi prometteur dans le fond être ruiné dans la forme à tout bout de champ! La toute fin de volume laisse ENFIN présager d'une avancée scénaristique dans le prochain volume, et ça, ça ferait un bien fou à la série. Dressons le bilan. Le trait de l'auteure est toujours aussi agréable à regarder, elle possède également des idées intéressantes, mais ne cesse de se perdre en route entre des maladresses narratives que l'on pardonnerait à une mangaka inexpérimentée mais pas à quelqu'un qui a déjà quelques années de bouteille, et encore moins au bout d'autant de volumes; ainsi que dans des chapitres "tranche de vie" pseudo-humoristiques à l'intérêt frôlant le ras des pâquerettes et ne faisant que ralentir l'histoire qui serait bien plus passionnante autrement. Elle a également prouvé qu'elle était capable de très bon au cours de quelques chapitres vraiment réussis. Voilà pourquoi, malgré tout, on continue à avoir envie de lire la suite, sans pour autant en attendre grand-chose, sans doute parce que sans pour autant être bon, ce sixième volume se laisse lire, contrairement à quelques tomes précédents qui étaient de vraies purges.