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Critique de Power play !

par Pois0n le mer. 25 sept. 2013 Staff

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Power Play! est une excellente surprise, le type même de one-shot susceptible de séduire les curieux envers le genre (à défaut de convertir les réfractaires). Ou comment prouver qu'on peut faire quelque chose d'intéressant avec des parties de jambes en l'air. Le début du tome peut pourtant rebuter: la demoiselle devenant consentante pendant un viol, c'est franchement le pire du mauvais goût. Par chance, c'est l'unique faux-pas de Yamatogawa. Le mangaka ne traînera pas pour nous présenter trois des héroïnes, guerrières-magiciennes de leur état, venues neutraliser le démon lubrique via une technique très particulière de corps à corps. D'emblée, la créativité de l'auteur en matière d'érotisme n'est pas à prouver à défaut de celle de scénariste, ou tout du moins le croit-on. Et tout à coup, l'on quitte l'heroic-fantasy pour un univers contemporain, où l'on découvre Sadaharu, le cliché de l'otaku trentenaire. Petit point noir: le jeune homme est le sosie du protagoniste de Witchcraft... Et bientôt débarque l'ancien familier du démon. Là encore, les lecteurs de l'oeuvre précédemment citée reconnaîtront la jeune femme: son apparence n'a pas changé, son nom est identique à une lettre près, mais son caractère est quelque peu différent. A partir de là, Yamatogawa nous entraînera à travers les aventures osées de Sadaharu. Et non seulement les scènes olé-olé sont variées (on y trouve même un peu de yuri, avis aux amateurs) et souvent loufoques et inventives sans pour autant devenir aussi douteuses que par le passé, mais l'auteur parvient à parfaitement exploiter le côté fantastique de son univers, en particulier au travers des pouvoirs de ses héroïnes, aussi magnifiquement mis en scène que le reste (il faut voir l'attaque aquatique lors de la réapparition d'Eclair!), contrairement à son oeuvre précédente parue chez nous. De plus, le scénario, s'avère là encore moins bidon à défaut d'être fouillé, mâtiné de petites touches d'humour ça et là sans jamais en faire trop. C'est peut-être "un truc de c*l" mais Yamatogawa est parvenu à créer un tout cohérent cette fois. Il en va de même pour les demoiselles, beaucoup moins stéréotypées, plus crédibles, plus attachantes en somme. Qu'il s'agisse de leur apparence (mention spéciale à Maria et sa tresse sur le côté, une coiffure très originale!) ou de leur caractère, un vrai soin leur a été apporté. La princesse guerrière dévouée à sa cause, la froide Eclair et sa peur des hommes ou la complètement loufoque Mina, et bien sûr Sarah, l'alliée de Sadaharu: aucune ne sera laissée de côté et l'auteur prend le temps de développer chacune d'entre elles. La vraie bonne surprise vient peut-être de Sadaharu justement, dont l'on observe la prise de maturité au travers de détails jusqu'à la toute fin du récit, et de sa relation avec l'une des filles: l'évolution là encore bien plus crédible et naturelle qu'entre les héros de Witchcraft qui tombait comme un cheveu sur la soupe et développée discrètement tout au long du volume, sans jamais tomber dans la mièvrerie. Cest là que l'on se rend compte que le peu de scénario qu'il y a dans Power Play est malgré tout réussi. Graphiquement, c'est presque irréprochable. Les expressions des personnages sont franchement réussies, le trait est extrêmement détaillé, seule une certaine confusion règne parfois sur certaines cases notamment à cause d'un choix d'angle de vue pas toujours judicieux, mais globalement, c'est un régal pour les mirettes et du très bon boulot. Même le cheval ailé de Maria est bien fait, alors que ce n'est pourtant pas l'essentiel... Le découpage lui, rend les évènements lisibles et compréhensibles tout au long du volume, sauf quand Mina utilise son pouvoir: mais là, la confusion est voulue. Bref, un sans-faute au presque. Pour qui recherche un manga érotique mâtiné de fantastique, Power Play! est une petite perle vraiment aboutie. Alors oui, c'est à ne pas mettre entre toutes les mains, mais les amateurs du genre ou les curieux avertis auraient grand tort de passer à côté.

En bref

Quand l'érotisme et le fantastique se mêlent pour donner un one-shot réussi sous tous les aspects, ça donne Power Play!, qui remplit son rôle de divertissement sans pour autant négliger ses personnages, un semblant de trame ni oublier sa magie en route!

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