Depuis toute petite, Michiko est la risée de tous à cause de sa grande taille, qui lui fait également connaître divers déboires. À 19 ans, révoltée, la jeune fille ne sait pas vraiment qui elle est. Mais la découverte d'un challenge va la pousser à se découvrir pour s'affirmer et tracer son chemin. Walkin Butterfly est une oeuvre qui m'a surprise dès les premières pages. Pour commencer, Michiko a un sacré caractère. Elle n'a pas du tout la personnalité de l'héroïne de shôjo typique (et pour cause, rappelons qu'on a affaire à un josei). Elle fait de la moto, a des jobs plutôt masculins comme la mécano, la manutention ou la livraison de pizza (qu'elle perd les uns après les autres à cause de son sale caractère), n'hésite pas à commettre des larcins ou à goûter à des substances par nettes. Néanmoins, elle sait qu'elle se cherche et ne peut pas rester éternellement une errante, une fuyarde, ainsi qu'elle se définit elle-même. La découverte du mannequinat va être un électrochoc pour la pousser à entamer la lutte qui lui permettra de sortir grandie, et peut-être adulte. Seconde bonne surprise, dans Walkin Butterfly, on n'a pas affaire à une héroïne qui se découvre un don, se prend de passion pour une activité et devant qui toutes les portes vont s'ouvrir. Oh que non. Le premier contact est une castastrophe. Tout le monde la déteste, la repousse. On ne la veut pas. Mais Michiko, on l'a déjà dit, a du caractère et elle est bien décidée à ne pas se laisser faire. À ne tolérer plus longtemps qu'on se moque d'elle. Alors, comme dans certains shônen où le héros se voit "aimanté" par un rival infiniment plus élevé que lui, Michiko va tout faire pour "se venger" et montrer qu'elle en a dans le ventre. Pour le charisme de son héroïne et la justesse avec laquelle sont dressés les portraits des protagonistes, pour le réalisme de l'histoire, les thèmes abordés et l'objectif clairement fixé d'emblée, Walkin Butterfly se révèle vite un manga très agréable à lire et addictif. On sait déjà que la suite nous plaira sans doute et on a en tout cas hâte de la découvrir. Seul point faible, comme dans beaucoup de josei, le graphisme peut rebuter car il est assez typé et pas forcément typique du manga plus mainstream comme le shôjo ou le seinen. Il faut passer au-delà de cet aspect pour découvrir les trésors renfermés par ce titre. On peut également regretter le peu de pages par volume, qui ne justifie pas forcément le prix, même pour un grand format ; une édition en volumes doubles ou en intégrale aurait pu s'avérer plus judicieuse.