Alors que Komaki commençait à s'habituer à son don et à la vie avec Hana, la voilà qui ressent un nouveau type d'odeurs... Et il semblerait que celles-ci émanent de ce que l'on appelle des "taches", autrement dit des "restes" ou formulé plus communément : des "fantômes" ! En introduisant le surnaturel dans sa série jusque là plutôt orientée science-fiction, Takumi Ishida commence par surprendre. Mais on comprend très vite qu'elle ne fait qu'approfondir un concept réfléchi de longue date, et que ces fameuses "taches" ne sont que la continuité des différents éléments qu'elle avait déjà commencé à introduire. D'autant qu'expliqué comme ça l'est, ce n'est pas forcément du surnaturel, juste une sensibilité surdéveloppée, non pas d'un don médiumnique (du moins pas un don médiumnique tel que la plèbe se l'imagine), mais bel et bien des cinq sens qui sont au coeur de la série. L'univers continue donc de s'approfondir, pour notre plus grand bonheur. Les relations entre les personnages sont quant à elles laissées un peu de côté pour un temps, en tout cas en ce qui concerne Shijô et Kurokawa qui ne font que de brèves apparitions dans ce volume. La relation entre Komaki et Tsurumi est au coeur de ce tome, car la première va pénétrer de façon plus intime la sphère privée du second, grâce à une rencontre avec sa grand-mère qui pourrait l'aider à résoudre son "problème", et qui va aussi, par la même occasion, lui permettre de mieux connaître Tsurumi, son passé et ses sentiments. Un grand bon en avant est fait lorsque Komaki ouvre enfin les yeux sur ce qu'elle ressent pour Tsurumi et donc Shijô, et qu'elle admet sa propre odeur de "rut". L'histoire, qui tendait à tourner un peu en rond au tome 4, se remet donc sur ses rails et affiche une véritable avancée. De son côté, Kurokawa se heurte au refus de Tasami quant au "service" qu'elle lui a demandé. Ce protagoniste est toujours aussi difficile à comprendre, de par ses pensées tordues et ses réactions anormales. Attention, ce n'est en rien un protagoniste incohérent ou superficiel ; au contraire, sa personnalité est très travaillée, mais elle est tellement bizarre qu'il est difficile de s'identifier à elle et donc de s'y attacher. Les thèmes qui l'entourent, ayant trait notamment aux viols ou au "sale", sont traités d'une manière aussi peu consensuelle qu'au début. Néanmoins, en quelques cases, c'est peut-être une révélation qui nous est faite sur le personnage de Numa, toujours aussi mystérieux. On a hâte que ce dernier lève le voile et l'on a aucun doute sur le fait que cela nous surprendra. Le graphisme reste dans la lignée de ce que nous ont montré les volumes précédents. C'est très joli dans l'ensemble, très féminin avec de beaux dégradés de gris, mais on apprécierait la présence de moins de trames et de davantage d'arrière-plan. Ce cinquième volume est un bon volume. On est pris dans l'histoire qui ne cesse de s'approfondir. Espérons que l'on poursuivre sur cette voie.