Black Jack est une série immensément culte de Osamu Tezuka publiée dans les années 70, que l'on peut retrouver en 17 volumes au format bunko chez Asuka ou dans sa version deluxe en cours de parution chez Kazé Manga. Inspirés par l’œuvre du maître, de nombreux mangakas ont ensuite repris le flambeau, comme dans Black Jack - Le Médecin en Noir (Asuka, 3 tomes), ou encore Black Jack Neo (Asuka, 2 tomes). Cette fois, c'est donc Panini qui nous propose de retrouver le médecin marron dans Young Black Jack (7 tomes en cours au Japon), avec au scénario Yoshiaki Tabata (Akumetsu, Wolf Guy) et au dessin Yugo Okuma (Yakuza Girl). On y découvre la jeunesse de Kuroo Hazama, alors talentueux étudiant en médecine mais sans le sou, avant qu'il ne devienne celui que l'on surnomme Black Jack, le chirurgien de l'impossible le plus connu de l'histoire! Notre héros se retrouve déjà mêlé à de sombres histoires, contraint d'exercer illégalement son art pour sauver des vies, tout en tentant de préserver son statut à l'université afin d'obtenir son diplôme... Néophyte en ce qui concerne l'univers originel du personnage et ses multiples adaptations, j'ai apprécié cette version de l'histoire qui offre une bonne entrée en matière à la saga, en dévoilant le passé de ce docteur balafré hors normes. Les différentes nouvelles qui composent ce premier volume sont chaque fois prétexte à dénoncer des injustices ou des faits de société, en mettant en lumière les plus viles ambitions des êtres humains ou leurs motivations les plus altruistes. Le geste médical du héros vient alors trancher en donnant une sorte de morale à ces situations extrêmes et très spectaculaires. La narration grandiose et pleine d'emphase renforce ce sentiment, créant une aura de charisme presque fantastique autour de Hazama, à la fois génial et ténébreux, entièrement dévoué à son idéal. Les dessins très soignés rehaussent d'ailleurs ce ressenti. Concernant l'édition enfin, en dépit d'un papier à la Panini, on apprécie la présence d'une page couleur, tout comme le petit bonus de fin, qui explicite le Star System Tezuka et ses protagonistes récurrents d'une œuvre à l'autre, ainsi qu'une trame chronologique retraçant les événements réels ou imaginaires de la série. En bref, ce premier opus s'avère plutôt sympathique à suivre même si par fidélité envers son modèle sûrement, il frôle peut-être un peu trop avec une surenchère irréaliste, là où on attendait une adaptation un poil plus moderne! Malgré tout, les qualités narratives et graphiques sont bien là et donnent envie d'en lire plus.