Le passé est à l’honneur dans ce 3e tome (plus épais) de Husk of Eden. Alors que jusqu’à présent, nous suivions les dernières heures funestes des soldats de l’Eldorado, l’auteur comble les trous en présentant les motivations des deux camps qui s’affrontent : le gouvernement et les factions rebelles. Si le premier était le plus représenté grâce à son armée constituée d’enfants soldats et donc d’une certaine manière introduit comme étant le « bon » camp, Yoshinori Kisaragi entreprend d’effacer cette dichotomie sans que pour autant la tribu de Siméon ne devienne les victimes saintes de l’histoire. Tout n’est pas noir et blanc dans Husk of Eden et l’utilisation de flashbacks aident grandement à le démontrer. Si le découpage de ce volume peut par moment désorienter, il est appréciable de parvenir au final à reconstituer tous les morceaux sans trop de difficultés. Les différentes ramifications deviennent en effet plus claires à mesure que l’on avance dans la lecture, malgré une manipulation un peu trop saccadée de la chronologie. De la remémoration de Melka, aux motivations du jeune Reda Siméon en passant par la justification de la place de Gad Siméon au sein de l’opposition, tout y passe pour qu’au moment de la révélation finale, le destin apparaisse une nouvelle fois bien cruel. Du côté des événements de la capitale, la rencontre du lieutenant-colonel Naphtali avec Son Altesse fournit une dose d’humour inattendue. La gravité s’invite également dans leurs échanges, riches de non-dits et de réponses ambigües. En bref, ce troisième opus enrichit comme il se doit l’univers de la série, dévoilant le passé de ses personnages et confirmant le caractère mystique de la cité et l’importance de sa tour. Il ne reste plus qu’un tome pour connaitre le dénouement du conflit, qui fera probablement de Faz l’une de ses dernières victimes…