Réédition d'une série initialement parue chez nous en 2010, quand Monster Hunter était nettement plus confidentiel dans nos contrées, MH Orage nous revient pour le meilleur... et pour le pire. Avant toute chose, le terme qui conviendrait n'est pas "réédition" mais "réimpression" ou au mieux "repackaging". Car en dehors du changement de logo pour le titre, plus soigné, et de la jaquette, elle aussi plus soignée, rien n'a changé! Pika n'a absolument pas profité de l'occasion pour corriger toutes les erreurs de l'ancienne édition, qu'il s'agisse du dépliant couleur portant toujours l'ancien logo ou des traductions foireuses (le E manquant à la fin de Vélocidrome, le terme "vouivre" au lieu de wyvern...)! Dans ce cas, à quoi sert-il de faire une "réédition"? Surtout à côté des deux nouvelles séries qui elles ont été traduites correctement. A côté, Orage fait tache. Pour le reste, il s'agit toujours de suivre les aventures de Shiki, croquées par le passionné Hiro Mashima. Celui-ci ayant eu carte blanche, on ne s'étonnera pas d'être en présence non pas d'une véritable adaptation, mais d'une fanfic très très libre. Autant annoncer la couleur: niveau fidélité, puristes, tous aux abris! Armes, monstres, concepts qui paraîtront bancals aux yeux des connaisseurs (qui a dit les chasseurs-traqueurs?), il y a ici davantage d'ajouts du cru de l'auteur que d'éléments issus du matériau d'origine. Mais faut-il pour autant bouder MH Orage? Si vous aimez les shônens classiques, vous auriez tort. Justement parce que contrairement à Epic, ce manque flagrant de fidélité permet à l'aspect très classique de ce shônen d'être beaucoup plus digeste. Il est question de la quête d'un wyvern légendaire, sur les traces d'un mentor disparu, héros crétin en tête d'affiche et ambiance bon enfant au programme. C'est léger, pas bien original, mais ça se lit. Et surtout, le trait de Mashima est toujours aussi efficace! Les combats sont pêchus, les visages expressifs, et si les créatures inédites ne sont pas forcément super inspirées, elles ne dépareillent pas (trop). Bref, le premier tome annonce la couleur, MH Orage n'est ni le shônen du siècle, ni le manga à lire pour les puristes de Monster Hunter. En revanche, son statut un peu à part au milieu des autres mangas issus de la licence lui sauve un peu la mise, en faisant une lecture divertissante et fort sympathique. Une fanfic par un mangaka comme Mashima après tout, ça ne se refuse pas.