Vraisemblablement atypique au-delà de sombre dans son approche du noble art, Riku-do débarque de façon discrète au milieu d'une cohorte de grosses sorties. Néanmoins, et donc surtout sans la mise en danger autour du jeu des attentes, force est de reconnaître que le premier tome de la série frappe de façon très sèche à la pointe du menton tout en s'appropriant la marque des grandes premières. Celle qui colle à la peau du lecteur et le pousse à retourner plonger encore une fois au sein d'une oeuvre.

Terriblement prenant, le titre prend rapidement aux tripes dès les premières pages avec cet enfant au visage si insouciant qui minute après minutes boxe inlassablement le corps inanimé de son père, celui-ci s'étant suicidé par pendaison. Entrée en scène clairement frappante, il faut avouer qu'elle se révèle un excellent choix de la part de l'auteur, cela permettant clairement d'identifier l'orientation sombre qu'il désire insuffler à son bébé. Pourtant, et même si ce passage respire la qualité, surtout grâce aux dessins qui donnent littéralement vie au jeune Riku, le jeu sur ses yeux est impressionnant, il manque un petit élément pour en faire une réussite totale ! Cela provient à mon humble avis de l'arrivée du charismatique Tokorozawa, qui, malheureusement tranche trop avec la situation. Rien de très grave en somme, de plus, cela n'est que les prémices de l'intrigue qui réserve encore des surprises.

Ainsi, après cette mise en scène très déroutante, nous retrouvons notre jeune héros qui en proie à l'espoir désire de tout son coeur pouvoir vivre avec sa mère, en dépit des réticences de cette dernière... Puis, successivement à son accord, nous voici face à ce qui est pour ma part l'une des scènes les plus difficiles de ce volet. Poussant à un mal à l'aise certain, elle se révèle à contrario totalement actrice d'une satisfaction totale, car elle n'est qu'avant tout le réveil de Riku comme de ses poings avec inévitablement son instinct de tueur.

Une fois l'orage passé et ses deux scènes étouffantes, voici que le petit Azami semble retrouver du confort au sein du foyer qui l'héberge suite à ces événements, la vie semble alors s'améliorer, d'autant plus qu'une femme du nom d'Ahara désire le sortir de cette spirale infernale. Hélas, le bonheur se révèle bien court, et l'horreur désigne une nouvelle fois comme victime les proches de Riku. Horriblement dérangeante, ce moment de l'intrigue démontre que Toshimitsu s'amuse à jouer sur le fil qui relie bonheur et tristesse, appuyant inévitablement sur le côté éphémère des sentiments.

Très dure, l'enfance de Riku est clairement représentée comme un calvaire dont la seule porte de sortie s'apparente à ses poings. Chose qu'il pourra travailler grâce à la boxe. Une fois cette décision prise, l'intrigue nous plonge des années plus tard, et offre ce qui est assurément l'une des entrées en scènes parmi les plus classes du genre, le jeune Riku est à présent un adolescent qui transpire simplement la puissance.

Nous apprenons par la suite rapidement ses progrès, juste avant d'assister à un simulacre de premier match. Toujours autant efficace, son instinct de tueur ne laisse guère de place au doute, notre héros se trouve sur le ring simplement pour détruire son adversaire. Un parti pris qui promet pour l'avenir, étant donné une fin qui laisse étrangement le sourire aux lèvres.