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Critique de Nirvana #1

par KssioP le ven. 28 avril 2017 Staff

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Nirvana ou l’exemple type de ce qu’il ne faut surtout pas faire dans un manga. Quel déplaisir que cette lecture, quelle corvée ! J’ai refermé le livre après le chapitre 1 et n’ai trouvé le courage de le rouvrir que des jours plus tard. Par acquis de conscience car on ne peut décemment pas juger ou critiquer un tome sans l’avoir parcouru en entier. Aussi, je me suis forcée et si certaines idées sont bonnes, l’ensemble est si abracadabrantesque qu’on a qu’une hâte : en finir et vite.

Bon, je vous fais le topo de l’histoire rapidement : Une jeune fille à l’éternel sourire –Hachiyo Hitotose- se fait moquer par sa classe à cause de son tempérament enthousiaste et de son indécrottable envie et besoin d’aider les autres. La nouvelle Mère Térésa, voici son surnom. En effet, on retrouve notre héroïne sur un toit enneigé en train de jouer de la pelle pour faire plaisir à une vieille dame. Elle tombe ? Pff, même pas mal. Sitôt après et je dis bien sans aucune liaison, la miss apprend que sa demande pour une mission humanitaire a été acceptée et elle s’envole pour un pays dont on ignore le nom. Oui, ne me demandez pas pourquoi une collégienne est autorisée du jour au lendemain à quitter l’école pour faire du bénévolat à l’autre bout du monde, ni quel tuteur dingo a permis cela parce qu’apparemment tout le monde s’en fiche, auteurs compris. Mais, puisque cette bizarrerie ne suffisait pas, son avion se crashe en route. Hop, la voilà morte, elle se réveille dans l’autre monde comme si de rien n’était. Morte ? pouah pas grave, le paradis est bizarre, les gens sont étranges mais alors qu’elle soit morte, c’est le cadet de ses soucis.

Dans la famille du mauvais récit, j’appelle : « Incohérences » et au pluriel je vous prie.

Ce qui fait une bonne histoire, au-delà du fait qu’on aime ou qu’on n’aime pas, c’est la cohérence du récit, le crédit du monde créé et surtout la logique des personnages et leurs réactions face aux situations quel qu’elles soient. Or, ici, on n’a absolument rien. Hachiyo décédée, apprend par hasard et de manière exagérée qu’elle est la réincarnation de la Déesse Sakuya, la déesse de l’Harmonie. Elle pionçait toutes ces dernières années ou plutôt elle vivait dans notre monde sous l’effigie de notre petite bénévole. Bon, avouez que comme nouvelle c’est assez énorme, bah croyez-le ou pas, pour Hachiyo ce n’est pas plus gros que de constater que la météo s’est encore trompé. On lui présente Gurgrah, le nouveau monde dans lequel elle a atterri, comme une sorte de monde parallèle en lien direct avec le nôtre. Quand on meurt là-bas, on renaît ici, quand on meurt ici, on renaît là-bas, une réincarnation éternelle donc. Hachiyo a désormais une mission : sauver le monde, réunir les douze signes –zodiacales à mon avis- et annihiler les Vikaz, une saleté de parasite originaire dont ne sait où.

Alors ? Toujours aucune réaction ? Non. Il faut croire que les auteurs ont oublié de nous préciser que la fille était sous morphine, ce qui expliquerait son aphasie permanente. Quoique…

Ennemi en vue !

Un peu d’action pardi, débarque tout un coup, un des fameux Vikaz. Notez que la bête est d’un niveau digne d’un boss final dans un jeu vidéo selon Aj, l’un de ses vénérés chevaliers. Par conséquent, il faut se planquer et attendre que le calme revienne. Là, on se demande quand même pourquoi le diable en question a patienté que la Déesse se réveille pour foutre le bordel et tuer tout le monde, puisque même Aj le protecteur du royaume du sanglier, n’est pas à la hauteur et se fait ratatiner en un seul coup. En -UN- seul- coup. Bref, encore une incohérence, faisons fi.

Le pays est détruit mais Hachiyo, qui rappelez-vous s’épuisait dans la charité et le bénévolat dans son monde, ne peut rester coi devant ce massacre et bien qu’elle ne pense même pas à prendre un couteau ou une épée ou je sais pas une casserole pour se défendre, elle se dresse devant l’énorme monstruosité et montre les dents. Bien-entendu comme tout Shônen basic qui se respecte il suffit que le héros s’écrie : « t’es un vilain pas beau qui fait du mal aux innocents, je vais te punir » pour que la magie opère. Qu’un pouvoir ahurissant surgisse du tréfonds de son âme –ici une montre- et qu’on signe d’un Happy End. Et en un temps record s’il vous plaît. Tout de même, faudra m’expliquer comment Hachiyo qui ne connaît absolument rien de sa vie réincarnée connait les mots exacts qu’il faut prononcer pour concentrer son attaque et déverser sa magie, le Nirvana. De même que son compagnon, Mal, le nouveau représentant du pouvoir du Sanglier. Le duo s’harmonise en une fraction de seconde, ils… fusionnent si j’ai bien tout compris, et le méchant évidemment est terrassé.  Après, Mal et Hachiyo se jurent fidélité, et promettent au peuple en pleurs de reconstruire le pays. De… WHAT ??? Comment on passe de « Je suis morte et une déesse anonyme » à « Je voue ma nouvelle vie à protéger le monde avec des pouvoirs que je maîtrise déjà comme une pro, je m’unis à mon gardien, mon nouveau meilleur ami, et je vais construire un monde meilleur ».

Wooooooo, stop ! ça suffit les bêtises. Je sais que parfois les auteurs prennent des raccourcis pour accélérer leur histoire mais là y’a rien qui tient la route. Vous êtes certains que y’a une histoire à la fin ou votre objectif est de prendre le lecteur pour un décérébré qui dit amen à tout.

Chapitre 2 : Amen.

Malheureusement, la suite est du même registre. Hachiyo avec sa grosse massue élève des murs, des briques, du ciment… le pays en ruine est rebâti en deux cases. Il est temps de partir en guerre contre les vilains pas beaux et de réunir les douze signes. Douze pays à parcourir, à pied, avec sac à dos sur le dos, une vraie aventure. Ils parviennent à la vitesse de la lumière au pays du singe et rebelote c’est le bordel scénaristique. Personne n’a l’air de savoir qui ils sont, pourtant on pourrait logiquement déduire que la nouvelle du réveil de la plus grande Déesse du Royaume s’est répandue comme une traînée de poudre, mais non. Personne n’est au courant, exceptés les Vikaz qui ont déjà placé tous leurs pions dans chacun des pays. Quelques combats, nouvelle fusion et hop enfin la fin du tome 1. Fiou ! ce n’est pas trop tôt.

Aussi, n’espérez de moi que mon droit de véto sur cette série. Gardez vos sous, mêmes vos enfants méritent mieux.

Je tiens toutefois à souligner que là où j’aurais pu pardonner (au Conditionnel avec une majuscule) un jeune auteur qui débute et galère à devenir mangaka, je condamne durement Jin et Sayuki qui sont un duo sur cette l’histoire. Nirvana est écrit et dessiné par les Zowls. Sayuki, est responsable aussi des dessins et j’admets volontiers que ma note dépasse les zéro que grâce au dessin. En effet, si le style est classique et dans la tendance actuelle, il reste joli et agréable à regarder, il évite le naufrage total. Cependant, le bateau prend l’eau et je crains que le prochain tome ne termine sa course sur un récif. Il serait très prétentieux de croire qu’on peut faire un manga avec quelques bonnes idées uniquement. Oh, et nous barder de mots barbares pour que le récit chante comme une mythologie orientale n’aide pas à mieux faire passer la pilule.

En bref

Incohérent, ennuyeux, histoire bancale, récit inexistant, vous ne passerez pas un voyage agréable en compagnie de Nirvana. C’est à l’antipode en fait, l’enfer. Personnages caricaturaux, pas attachants, on ne ressent aucune émotion. C’est creux du début à la fin. Les actions sont prévisibles et bâclées. Pas de décor envoûtant, les cases sont majoritairement très vides, et quand on arrive à la fin on se sent juste soulagé. Enfin, la dernière page et aucun désir de connaître la suite. Passez votre chemin.

2
Positif

Aucun

Negatif

Ennuyeux

Pas drôle

Pas spécialement beau

Incohérences en veux-tu en voilà

Histoire chaotique

Héroïne pas crédible

Noms barbares difficiles à retenir

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