La série remontait légèrement la pente durant le précédent volume notamment grâce au mini-drama autour du personnage d’Hal, l’un des rares à se révéler attachant avec Rui. Eprouvant depuis le début bien des difficultés à me sentir concernée par des personnages qui peinent à captiver la plupart du temps voir même de se montrer convaincant dans l’authenticité de leurs sentiments, je conserve malgré tout l’espoir de voir l’auteure revenir à son meilleur niveau. Il y a un monde entre l’excellent Good ending et ce titre, c’est stupéfiant de le constater à chaque nouveau tome. Mais bon, il y avait déjà un peu plus de bonnes choses précédemment à se mettre sous la dent en espérant que cette dynamique perdure dans le temps. Que nous réserve donc ce septième opus ?

Au vu des récents  évènements, on se demandait si Natsuo, peu sérieux comme il est, n’allait pas profiter de la situation et se montrer à nouveau sous son plus mauvais jour. Alors que je n’en attendais pas grand-chose, la discussion entre ce dernier et l’amie d’Hina se révèle forte intéressante au final.  Ainsi, le fait que ce soit une personne très proche de la jeune femme rend cette dernière tout à fait légitime et étonne par son ton très sérieux malgré une mise en scène assez humoristique. Ses conseils restent d’ailleurs bienveillants puisqu’en ne se prononçant pas contre leur relation mais en appuyant exprès là où cela fait mal, elle va provoquer une réelle remise en question chez le jeune homme. En effet, ce n’est le tout d’avoir un but dans la vie car un rêve reste un rêve si on ne travaille pas d’arrache pied pour le réaliser surtout si on choisit de s’épanouir dans un métier à vocation artistique comme le désire Natsuo.

Un retour à la réalité qui fait le plus grand bien à l’adolescent,  il sera d’ailleurs très vite confronté à une première déception car le milieu de l’édition ne possède pas la réputation d’être impitoyable pour rien. Il se prend alors une grosse claque, ce qui l’oblige à cesser de se réfugier derrière le « je veux devenir auteur » et ainsi gagner en maturité. Le jeune homme est rarement parvenu à me toucher mise à part lorsqu’il fait sa tête de chien battu mais la sincérité et la détermination dont il fera preuve change la donne durant ce passage. On entre en résonance avec ce qu’il ressent car on a tous un rêve auquel on s’accroche et le voir fournir autant d’effort pour le réaliser nous attendrit au point de souhaiter désormais le voir percer dans le milieu. De nombreux moments de doute et de déprime l’envahiront mais ceux-ci laisseront peu à peu leur place à l’envie de tout donner notamment grâce au soutien des membres de son club de littérature.  Un nouveau Natsuo très appliqué qui fait plaisir à voir, on a désormais hâte de découvrir si ses efforts porteront leurs fruits.     

Cependant, c’est un bel élan d’énergie positive qui pourrait bien être tué dans l’œuf car sa relation avec la jolie Hina est en passe de faire face à une nouvelle crise. Juste avant de venir à cette dernière et afin de rendre la suite encore plus cruelle, l’auteure a fait exprès de mettre en scène un couple très uni et très amoureux. Ils ne nous ont jamais paru aussi proche et aussi épanoui dans leur relation de couple surtout Natsuo qui se révèle être enfin un bon amant, attentif et tendre comme on l’attendait de lui.

Enfin, ce qui leur pendait au nez se réalisa donc assommant nos deux tourtereaux d’un sacré coup de massue. On admire la détermination de celui qui encaissera toutes les responsabilités à vouloir protéger l’autre coûte que coûte. Est-ce alors plus facile pour celui qui part ou celui qui reste ? La détresse qui envahit la dernière page nous en donne déjà une vague idée.