Milady de Winter, un personnage littéraire, secondaire, qui ne peut pas laisser indifférent. Il est intéressant de suivre l’histoire de Dumas, en la suivant, elle. Il ne s’agit pas là d’une transcription au trait léger et gracieux, à l‘encre fluide, noire et grise de l’œuvre de Dumas…mais plutôt une réécriture selon le point de vue de Milady. Une réécriture par une femme du XXIe siècle. Agnès Maupré démarre son récit avec la tentative d’assassinat de Milady par son mari, Athos, comte de la Fère. Après avoir échappé à la mort, qu’advint-il de Milady ? L’histoire nous la connaissons tous mais tentons de la revoir en supposant que Milady aurait pu être une victime… Victime de sa naïveté, de sa jeunesse... Victime d’un mari dont Dumas vante les récits; un mousquetaire…mais qui l'a tout de même pendue (et ça, personne ne le lui reproche, à lui…C’est assez injuste, non ?)! Victime de sa beauté… Athos, Buckingham, d’Artagnan…n’ont-ils pas créé le « monstre » que Dumas a dépeint ? L’un tente de la tuer, les autres…je vous laisse juger. J’ai dévoré l’histoire contée par Agnès Maupré. J’ai vu Milady s’endurcir. Mais je l’ai aussi trouvée fragile, humaine et non froide et calculatrice comme dans l’œuvre de Dumas. Cette revisite suscitera je suppose quelques débats passionnés et passionnants, à la hauteur de Milady de Winter.