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Critique de Le fils de son père

par Lauriane le ven. 11 févr. 2011 Staff

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La relation père-fils a inspiré plus d’un mythe. Parmi les plus célèbres Dédale et Icare, Abraham et Isaac et bien entendu Œdipe et Laïos…Ici, point de mythe. Juste du vécu. Prologue : « Nul ne guérit de son enfance », citation de Jean Ferrat. Premières vignettes : un vernissage…celui des peintures d’Olivier Mariotti. Un tableau tout particulier : une mise en abîme, œuvre gigantesque de près de deux mètres sur deux…Olivier semble être à l’apogée de sa vie d’artiste. Il est également un professeur d’arts plastiques agrégé apprécié. Un mari aimant et un père disponible. Soudain, coupure de courant. Olivier est perdu dans les silhouettes des convives. Quand tout se rallume nous avons changé d’époque. On retrouve Olivier, enfant. Un souvenir…On comprend très vite au fil des vignettes l’admiration sans borne qu’il voue à son père, cet homme grand et fort. Entre eux, tout est silence. Ils se comprennent sans rien se dire. Premières paroles…Celles d’une femme sous les traits d’une jolie cylindrée rose. Elle cherche le père d’Olivier et va s’aventurer de plus en plus dans ses souvenirs, accompagnée d’une absence paternelle et d’un cadeau en échange. Tout au long de la lecture, on passera d’une époque à l’autre. Olivier fils, Olivier père…Tant de comportements le rapprochant du sien…Le fils de son père. On comprend bien. Mais le père, symbole de puissance, de force, d’autorité va progressivement perdre de sa superbe. Il rompt le pacte enfant-parent. Olivier n’aurait jamais dû être mêlé, de près ou de loin à son infidélité. Fils et frère attentionné, il épargnera aux siens son douloureux secret. Cette histoire ne m’a pas laissée indifférente. J’aime les couleurs, les yeux sans pupille, les nez géométriques…N’incitant pas à larmoyer, elle n’en est pas moins formidablement bouleversante. On ne guérit effectivement pas de son enfance. Mais on se construit avec. Et les formulettes toutes faites n’annoncent certainement pas que comme nos parents, nous ferons ce type de choix. S’il y a prologue, il y aussi épilogue. Retour au vernissage, ou plutôt à l’extérieur. Olivier est trempé. Il pleut dehors. Il croit avoir vu son père. L’a-t-il vraiment vu ou est-ce qu’il l’espérait ? A Olivier Mariotti et à Guillaume, son frère cadet, je réponds moi aussi par une citation. Elle est de François Ronsard, poète français : « Le fils est innocent des fautes de son père ».

En bref

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