Quand on nait fils d’officier français basé à Saïgon au plus fort du colonialisme, on nait sous une bonne étoile.
D’une santé fragile, Sidonie Loll et son nourrisson bien-né embarquent pour Brest. Ils y seront hébergés par Divères, militaire rapatrié avec lequel ils ont fait le voyage. Six mois après ce retour en métropole, Sidonie décède, laissant à Divères la tutelle de son fils, Sidoine.
Ainsi devenu pupille d’un facteur porté sur la boisson, la bonne étoile de Sidoine se ternit. Elle n’éclaire plus ses rêves lorsque ni son officier de père, ni son facteur de tuteur ne peuvent lui garantir une poursuite d’études après certificat.
Quand une étoile s’éteint, c’est une destinée qui en pâtit. Pas de répit pour Sidoine. Il connaîtra la dureté du travail de commis de métairie ainsi que la colonie pénitencière d’Aniane (type de prison pour mineurs où les sévices sont monnaie courante) au décès de son tuteur jusqu'à son émancipation. Quel adulte sera-t-il?
D’années en années, de vignettes en vignettes, son visage, son regard, son cœur s’endurcissent. L’aigreur, la rancune, la haine sont palpables. Sidoine ne vit pas, il survit.
Une histoire sombre servie par des dessins réalistes, des cadrages au plus près des sentiments et ressentiments. Des couleurs vieillies, telles les polaroïds détenus par mes aïeux, donnant une légère impression d’ancienneté au récit.
En bref
6
Lauriane
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