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Critique de Les princesses aussi vont au petit coin

par Lauriane le dim. 22 mai 2011 Staff

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Tout commence par une flamme. Approchée du tabac, elle permet la première bouffée. Puis la fumée est expirée. Mais de quelle cigarette ? Celle qui accompagne le café, amie d’une pause ? Celle qu’on allume en période de stress, réconfortante ? Celle qui initie une mise au travail, encourageante ? Celle qui n’a même plus de saveur, routinière ? Celle qu’on subit, étouffante ? Celle de trop, meurtrière ? Quelle qu’elle soit, elle est, aux yeux de Jorn, un outil d’asservissement fomenté par les grands cigaretiers mondiaux, lesquels chercheraient par tous les moyens à récupérer les preuves qu’il aurait cachées et à le réduire au silence. Cette folie le pousse à prendre en otage un couple de quadragénaires (?), Suzanne et Marco, à bord de leur minibus. S’entame ainsi un road movie déconcertant, une cavale déjantée sous la menace d’une arme à feu, où l’on perçoit la tension et l’angoisse des protagonistes, où l’on craint que la gâchette ne soit accidentellement pressée… En parallèle, un joggeur. Fumeur de surcroît. On ignore son visage car Chabouté ne nous le montre pas. C’est donc lui qui fume, lui qui crée. Une mise en abîme de la création littéraire qui s’intercale avec ce voyage en minibus vers on ne sait quoi. Un récit très sombre, une ambiance angoissante servie par un dessin noir et blanc maîtrisé, marqué du sceau Chabouté, facilement identifiable. Des dialogues et références très actuels destinés avant tout au huis clos du trio. Quant à la partie concernant le créateur-joggeur, Chabouté y va à l’économie de mots et le jalonne d’éléments qu’on cherche à retrouver, à associer à son roman.

En bref

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