Résumé : La guerre quotidienne dans ce qu’elle a de plus cruel, sur un dessin puissant en clair obscur. Ost Front (Front de l’Est) raconte avec violence et fureur, sans rien cacher de la cruauté de ces combats, la bataille de Stalingrad. Bataille engagée pour des raisons économiques (pétrole, arrêt des approvisionnements en nourriture par la Volga) elle sonna le glas de la conquête allemande en Russie. Comme d’autres avant eux (Napoléon par exemple) les allemands se sont heurtés à l’hiver russe et à une volonté plus forte que la leur de vaincre. Ce récit est raconté au travers de trois vies, de trois trajectoires, de trois destins. Le dessin est puissant, saisissant de bruit et de fureur, d’animalité et de bestialité de ces soldats qui, aux prises à des évènements et des conditions extrêmes, ont perdu pour certains toute humanité ; Dans le même temps se révèlent des héros dont on aurait peu parié qu’ils puissent le devenir. Certaines silhouettes à peine esquissées représentent bien les fantômes qu’ils sont tous devenus. Et ces visages auxquels la douleur, la peur, la haine, l’impuissance et l’incompréhension donnent de terribles expressions sont si bien rendus qu’ils vous poursuivent l’ouvrage refermé. Un moment de lecture fort et intense.