Doux et beau, voilà ce qui vient immédiatement à l’esprit, le livre refermé. Douceur des aquarelles, des tons pastel, des traits des personnages. Finesse de l’histoire, traitée à petits pas, et des sentiments feutrés du monde et de la période dans laquelle évolue l’héroïne. On finit par se laisser tenter de croire à l’existence du fantôme de Marie-Antoinette venue demander une sépulture décente pour accéder au repos éternel. Même les ruses grossières du beau fils pour s’emparer de l’héritage sont traitées gentiment, sans excès de violence. Un moment de douceur sans mièvrerie donc, servi par un excellent dessin, d’Annie Gotzinger qui a su gérer les différentes ambiances : Versailles à l’époque de Marie-Antoinette, le quotidien d’un passé récent, si ce n’est d’aujourd’hui, et les quelques pages dans divers tons de gris de la séance de spiritisme avec une égale réussite. En bref : histoire de fantôme et de famille sur un dessin tout en douceur.