Voilà un récit comme je les aime. Une histoire fantastique, d’un lien entre l’humanité et le petit peuple, lien qui se perpétue à travers le temps grâce à un élu, le « transporteur », permettant au petit peuple de maintenir le grand équilibre entre les 4 clans. Mais cet équilibre a peut être été rompu. Tandis que dans ce tome 3, le héros, bien prénommé Erwan, tente de retrouver sa compagne de voyage inter mondes, Claudine, la misère du monde et les malheurs semblent s’accélérer à un rythme que l’on connaît bien pour le vivre. Au-delà du conte fantastique il y a aussi un regard désenchanté, parfois pudique mais le plus souvent cruellement réaliste de notre société, qui nous renvoie à notre perte d’imagination, à notre indifférence et notre incapacité à inventer un monde différent. On a alors terriblement envie que le lien entre les mondes existe et qu’il soit possible à Erwan d’agir pour que l’irrémédiable ne survienne pas. Le dessin fait penser un peu à la Quête de l’oiseau du temps, dans les personnages et les vues de l’autre monde. Le traitement des décors et des personnages est empreint de douceur dans les traits et le traitement des ombres et des lumières, qui contraste souvent avec la tristesse et la gravité des situations décrites. C’est donc une vraie réussite que ce tome 3, dans la lignée de la série. En bref : récit fantastique entre deux mondes, illustré avec talent et douceur.