Je me pose toujours la question suivante concernant les intégrales : je sais ce que je vais perdre (couvertures albums séparés à tenir en main, éventuellement, avec chance première édition aux couleurs d’époque) mais que vais-je y gagner ? Les nouvelles intégrales apportent la réponse avec des pages introductives qui permettent de replacer les auteurs et leur travail, la série particulière, dans le contexte de l’époque. On y apprend donc beaucoup, et du coup l’avantage de lire d’une traite une suite d’ouvrages correspondants à une époque ou une localisation donnée n’est plus que plaisir et avantage. La première partie de cette intégrale (une vingtaine de pages) répond tout à fait à ce besoin de savoir et de comprendre l’origine et le contexte d’une œuvre, surtout aussi emblématique que Buck Danny. Je ne peux donc que conseiller de la lire en totalité, particulièrement les diverses informations sur le rôle prépondérant de la censure à l’époque. Pour le reste, il s’agit des aventures de Buck Danny, sans recherche de modernisation ou de re-colorisation. Elles sont restés dans leur jus des premières éditions et c’est un réel plaisir de les lire ainsi, en cherchant en plus, désormais, au fil de la lecture les approximations d’avion soviétique ou les coupes de censure. En fin d’ouvrage, deux récits supposés avoir été scénarisés et dessinés respectivement par les mêmes auteurs permettent de connaître une autre facette de leur talent et de comprendre comment la BD que nous connaissons a marqué une rupture majeure dans la narration et la mise en image des histoires illustrées.