Lorsque j’ouvre un tome de la série Sillage, je note finalement à peu près toujours le même phénomène. Je suis dans un premier temps surpris par les couleurs, les dessins et la mise en page bizarrement un peu désuets de prime abord et puis je suis vite pris par le récit, par la situation de cette représentante esseulée de la race humaine. Poor Naïvis, alone in Sillage. J’oublie alors ma retenue pour profiter du spectacle qui m’est offert. Et quel spectacle. Ce tome plonge au cœur de la machination et de ceux qui l’ont ourdie. On y rencontre un tueur quasi invincible, un être élevé dans un environnement étrangement proche de celui de Naïvis et dont on ignore qui ou quoi il est vraiment, à par un combattant efficace au service de quelques membres corrompus du gouvernement de l'ensemble du convoi Sillage, le supradirectoire. Un scénario solide donc. Le dessin de couverture est superbe, portant en lui la quintessence de la série, un mélange d’inventivité dans les êtres extra-terrestres, d’aventures éternelles dans les complots et les combats, et d’humanité adolescente, combative et irascible dans le personnage de Naïvis. Le reste du dessin, quand on le détaille un peu plus que le ressenti du début de lecture, montre ses qualités de traitement, sa fluidité de mouvements dans les combats, la qualité de restitution des ambiances en jouant la carte de la simplicité (cas des intérieurs de vaisseau par exemple). Les couleurs peu accentuées et peu vives entretiennent les singularités de ce type de SF en marge des comics et autres super héros. Une bonne série qui ne se dément pas au fil des tomes.