Ah l’Homme…Son adaptabilité lui a permis d’accomplir des progrès aux retentissements séculaires, millénaires même. Par la force des choses, il est devenu bipède, a fabriqué des outils avec un simple morceau de silex, peuplé le monde, maîtrisé le feu, inventé l’écriture… Chaque invention est due à une nécessité réelle. Comment Taffimai Mettalumai, jeune sapiens du Néolithique, trop petite pour traverser seule la rivière aux castors, aurait-elle pu demander à sa mère de lui faire porter la lance noire de Tegumai Bopsulai, son père, afin de pouvoir continuer la pêche ? Par porteur de message oral diront les terre à terre. Mais si le seul individu qui puisse accomplir ce travail est un Tewara, membre d’une autre tribu et par conséquent ne parlant un mot de sa langue ? Heureusement, l’Enfant est un être plein de ressources, il invente la première lettre illustrée afin de se faire (mal) comprendre. Yann Dégruel dépoussière et relifte les petits contes des origines de Kipling pour le plaisir des plus jeunes. « La première lettre » est sa troisième adaptation d’une des « Histoires comme ça ». Un joli petit conte, amusant, au format carré adapté aux petites mains, aux grandes cases, à l’héroïne malicieuse, aux couleurs chatoyantes. Cette Préhistoire-là à un petit côté caricatural, cartoonesque sympathique. Tous les ingrédients sont réunis pour plaire au jeune public.