Nouvel univers que nous propose l’auteur, un monde dans lequel une partie de la population, la plus riche bien évidemment, peut s’offrir le luxe de vivre plus longtemps, et de garder un aspect jeune, peu marqué par le temps. Les dessins sont assez déstabilisants au premier coup d’œil, même si on s’y fait très vite. Ils sont plus proches du croquis que d’un trait franc et net, comme on pouvait le voir sur Moréa. La colorisation n’a elle non plus rien de commun. Plus terne, elle permet d’accentuer la misère qu’on peut rencontrer, mais aussi la pollution, tout en laissant bien visible la plupart des coups de crayon, donnant ainsi un peu plus de volume, de mouvement… L’histoire, quant à elle, est particulièrement difficile à deviner. On suit un jeune homme qui vient pour changer de vie dans la ville de Montréal, mais qui va se retrouver en plein milieu d’une guerre civile… Cet album est clairement l’introduction de l’histoire, un avant-goût de ce qu’on va pouvoir rencontrer. L’auteur pose les bases à la fois de son univers, mais aussi des personnages et des enjeux actuels. Il arrive ainsi savamment à donner du rythme par de l’action et des combats tout en mettant en place l’intrigue et apporter des informations indispensables pour immerger le lecteur. Petit plus non négligeable, il arrive même à développer un peu la personnalité des quelques personnages principaux, leur donnant ainsi un peu plus d’importance…. Comme tout bonne intrigue, de nombreuses zones d’ombres résident et permettent de piquer la curiosité… Ce premier album a donc de très bons arguments et rempli parfaitement son rôle d’introduction. L’auteur a su correctement distiller tous les éléments pour le rythmer et accrocher le lecteur afin de lui donner l’envie de lire la suite… Le plus dur reste maintenant de confirmer ses attentes dans le prochain tome !