C’est un réel choc graphique et émotionnel que ce tome 2. Il clôt un diptyque riche en sentiments de toutes sortes. L’ouvrage passe par plusieurs phases aux univers graphiques différenciés, qui racontent chacun une période de la vie du grand père du personnage principal. Ce grand père, soldat américain que l’on a cru mort au combat, se trouve finalement être un transfuge en Corée du Nord. L’amour et le destin tragique sont déclinés sous différentes formes. Dire que les images sont belles c’est ne rien dire. Elles sont fortes. Elles vous assaillent les entrailles et le cœur, parlent à vos sens et à votre âme. Elles parlent d’humanité, d’anciennes blessures qui ne se referment pas. Elles parlent de reconstruction, dans la douceur de paysages, de couleurs et de corps qui se cherchent et se trouvent dans l’expression de la vérité. Elles parlent crûment, sans vulgarité, simplement parce que la sincérité des faits est cruelle et vous saute au visage quand on déroule les pages d’une telle vie. C’est un moment intense de lecture qui m’a ébloui par les qualités de conteur et d’illustrateur de Grenson. Il faut lire cette histoire ne serait-ce que pour vivre plus intensément par la suite.