L’histoire est prenante, dépaysante, romantique à souhait. On s’attache à la vie d’une ancienne princesse égyptienne aux yeux verrons, dont Ella MAHE reproduit, outre cette particularité physique, la propension à la maladresse, aux bévues, à la guigne en quelque sorte. Le dessin de ce tome, encore une fois dans cette série, est partagé par deux dessinateurs. L’un ligne claire très classique à la Alix, conte la vie de la princesse, rend compte de son destin inéluctable, avec une précision graphique excellente, tout en conservant la douceur des paysages et des individus. Les couleurs y sont classiques, et le tout est très réussi. Pour le récit contemporain, on retrouve Jean-François CHARLES et son univers d’aquarelles, de douceurs, de paysages évoqués, d’ombres portées, mêlant le romantisme au sens du mouvement pour donner vie à cette saga d’aventures. Cette alternance d’illustration et le changement de dessinateur pour les réaliser, chacun avec son univers propre, donne du rythme, une pulsation à l’ouvrage. Une belle histoire très bien illustrée ; une réussite à plus d’un titre. Souhaitons que la série continue et qu’il ne s’agisse en effet que d’une fin de cycle.