On ne représente plus Jean-Pierre Dionnet, qui nous propose avec "Des dieux et des hommes" une fresque uchronique en 30 volumes, avec chaque fois des dessinateurs différents et qui nous conte, l'arrivée depuis 1929 des dieux sur terre (66 dieux sur la route 66) et leur influence dans l'histoire des hommes. Dans ce tome 3, nous sommes en 1943 aux USA, dans un camp où sont enfermés les citoyens américains d'origine japonaise emprisonnés durant toute la durée de la seconde guerre mondiale, simplement du fait de leur origine. Vint alors un dieu, un des 66, japonais, que les USA mettent sur la trace d'un dieu allemand. L'histoire est âpre, très humaine pour une histoire de divinités, très apprenante aussi. L'illustration est surprenante et attrayante. Les personnages sont dessinés, habillés, de gros traits et surfaces noires. Les dessins s'entremêlent dans une ambiance colorée irréelle, mélangeant la douceur d'un jardin japonais à l'aridité désertique d'un camp de prisonniers (puisque l'on peut bien l'appeler comme cela) américain. Les dessins de pleine page sont tableaux, dans l'irradiation des couleurs et la continuité entre le relief et l'envol des dieux. Une histoire solide, illustrée avec maîtrise et personnalité : à lire et à voir.