Ce deuxième tome clôt un superbe diptyque. Superbe par ses dessins qui de bout en bout nous auront fait voyager, et par ce récit d’hommes qui au travers de rencontres, soit de personnes, soit du désert, grandissent en humanité sous nos yeux. Dans ce tome 2, il est question de guerre, à deux endroits éloignés du globe : les tranchées françaises et le désert saharien. Il est question aussi de devoir, de formes de courage et de « fidélité ». Le scénario n’est pas une succession de catastrophes et de rebondissements à la 24H00 chrono. Au contraire, c’est un long et lent cheminement, une tranche de vie simple mais confrontée à des évènements durs, tels la guerre 14-18. Le dessin est de toute beauté, particulièrement au désert, au levant et au couchant, dans l’aube bleuté d’une bataille sauvage, dans la nuit sombre que repousse difficilement un faible feu de camp, propice pourtant à toutes les confidences. Les visages portent sur eux l’empreinte de tous ces faits de vie, ces faits d’armes, comme autant de rides creusées dans les visages lisses de ceux qui ne savent pas encore qui ils peuvent être. C’est une belle histoire d’hommes, superbement illustrée, avec une empathie palpable pour ces héros anonymes, quelle que soit leur origine.