L’image qui me vient quand on parle de Fantômas, c’est la pantalonnade de De Funès et Jean Marais, sur le mode humoristique. Avec cet ouvrage on revient aux sources du personnage, maléfique, violent, un roi des voleurs qui règne par le meurtre et la terreur. L’histoire est donc cruelle et dure mais bien construite, mystérieuse et angoissante à souhait. L’illustration est superbe, avec des couleurs donnant une atmosphère orientale et ensanglantée, par les aplats rouges orangés et les fonds noirs. La noirceur semble gagner sur les pages au fur et à mesure, jusqu’à cette porte de dernière page, cette frontière entre ombre et lueur incandescente d’on ne sait quelle fournaise maléfique. Les dessins font penser parfois à Mattoti, les découpages proposent des visuels s’approchant d’œuvre d’art, la page 50 par exemple, comme un puzzle, un labyrinthe pour retranscrire une filature. Comme vous l’avez compris c’est original, beau et surprenant à voir, frissonnant à lire. Suivez dès maintenant les méfaits de ce super vilain, vous ne serez pas déçus.