Que feriez-vous si vous vous estimiez condamné? Que le temps qu'il vous restait à vivre était fait de traitements vous apparaissant vains car ils n'ont pas sauvé vos voisins et compagnons d'infortune, qui matin après matin repartent dans une caisse en bois du sanatorium? Pourtant, à bien y regarder, François-Alexandre et Warren sont en tout point identiques aux jeunes gens d'une vingtaine d'années. Insouciants, ils partent en excursion à ski, se perdent dans le mauvais temps et sont recueillis par les gens du cru qui leur offrent l'hospitalité d'une étable. Ils rêvent d’idylles et d'aventures. Et ce n'est pas l'arrivée au Royal Aubrac du truculent Gaspard Champion qui va freiner leurs ardeurs. Seule la maladie le peut. Plus sombre que le premier tome, ce second volet clôt parfaitement le diptyque. Pas une fausse note. Les couleurs alliées à un dessin semi-réaliste soigné et séduisant viennent exacerber l'intimité créée par la narration en voix-off du scénario. On est invité dans le Royal Aubrac par François-Alexandre dont on connaît l'issue positive. Cette promiscuité crée l'empathie. On vibre, on vit, on frisonne en harmonie avec le héros. Et au final, on a une très belle leçon de vie. Vivons puisque nous mourrons! Une lecture que je recommande vivement.